Bienvenue dans le Marvel de 2003, celui qui tache (dans tous les sens du terme), celui qui a une véritable identité visuelle, avant que le MCU ne commence à envahir nos écrans à partir de 2008 (même si je précise que j'apprécie tout de même beaucoup ce dernier, notamment La Saga de L'Infini). C'est ici Mark Steven Johnson qui se colle à la réalisation de cette adaptation des comics "Dardevil" sur grand écran et, avant toute chose, il est important de préciser que le film a très mal vieilli.
Le film est effectivement particulièrement kitsch en étant très ancré dans son époque, tellement qu'Evanescence fait partie de la B.O. (et plus d'une fois !). De la mise en scène aux personnages, tout est archi-caricatural ! Les antagonistes sont effets très méchants, ils vivent littéralement en haut de leur tour de verre, le Tireur en fait des caisses en étant particulièrement excentrique et les gentils sont vraiment gentils, Matt Murdock ne voulant par exemple défendre que les gens innocents en tant qu'avocat.
La mise en scène lorgne quant à elle du côté de chez DC, et notamment dans sa représentation de New-York qui rappelle beaucoup celle de Gotham (étant elle-même une hyperbole de New-York) et avec ce qui était à la mode à l'époque, c'est-à-dire beaucoup d'effets spéciaux qui ont mal vieillis et des ralentis de partout comprenant les fameux bullet time de "Matrix" (repris à outrance dans les films et séries d'action du début des années 2000). Alors oui, c'est souvent assez moche, notamment le combat entre Dardevil et le Tireur dans l'église qui pique particulièrement les yeux mais c'est également très cool !
J'avoue que j'ai apprécié le film car j'ai avant tout pris beaucoup de recul en ayant conscience que j'avais sous les yeux un produit de son époque. Et comme je suis particulièrement friand de tout ce qui est kitsch, j'ai apprécié les scènes sous la pluie, les yeux verts fluo de Jennifer Garner, les nombreux bruitages soulignant chaque mouvement, l'entrainement d'Elektra sur Evanescence ou les scènes de combats qui sont tout de même bien chorégraphiées. Alors oui, l'intrigue est également très clichée, notamment dans sa manière de construire son héros torturé et sa quête de vengeance et en devient fortement prévisible mais reste sympathique à suivre, notamment car elle est bien rythmée.
En ce qui me concerne, "Daredevil" n'est donc pas spécialement un plaisir coupable mais un plaisir tout court à remettre avant tout dans son contexte et son époque pour pleinement l'apprécier (évidemment, il faut aimer les choses qui ont mal vieillies !).