Dark Crystal, c'est d'abord et avant tout un rêve fou. Après "le Muppet Show" à la télévision et quelques films de la même licence réalisés pour le cinéma, Jim Henson et Frank Oz font le pari osé d'un long-métrage mettant uniquement en scène des marionnettes, et tourné presque intégralement en studio. Le film possède donc une marque de fabrique identique à celle ayant fait le succès de la célèbre série télévisuelle, mais propose avant tout un univers étendu et une patte artistique de caractère.
Qu'il s'agisse de paysages picturaux ou de décors synthétiques, je n'ai cessé d'être ébloui par l'univers florissant du Dark Crystal. Les créatures qui y évoluent sont réalisées au détail et l'ensemble possède un charme que les années n'ont à mon point de vue aucunement impactées. Concernant l'émotion qu'elles inspirent, j'éprouve de l'empathie pour les personnages et l'envie de prendre part à l'aventure me tanne à chaque visionnage. Pour ma part, le scénario est certes fonctionnel mais pas inconsistant. L'ayant visionné de nombreuses fois durant mon enfance, j'ai revu le film il y a peu de temps et j'ai retrouvé l'histoire à la hauteur de mes exigences d'adulte. Un récit simple, reprenant le schéma narratif bien connu du voyage du héros, mais qui propose une réflexion sur l'équilibre entre le corps physique et spirituel, la terre et le ciel, le bien et le mal...
En somme, des thèmes bien plus matures qu'il n'y paraissent, à l'influence multi-culturelle, qui démontrent une fois de plus que la fantasy peut aborder des questions essentielles à la vie humaine, et n'est donc pas si déconnectée que ça...