Entièrement tourné avec des marionettes animées par une foule d’interprètes, et réalisé par les créateurs du Muppet Show, Jim Henson et Frank Oz (à qui on doit aussi Maître Yoda), ce conte merveilleux est devenu culte avec les années. La beauté de l’univers décrit : arts, symboles, faune et flore fourmillent de détails n’ayant rien à envier à Pandora ou à la Terre du Milieu. L’univers créé en collaboration avec le dessinateur anglais Brian Froud est tout simplement somptueux (d’ailleurs je recommande vivement l’artbook : the world of the dark crystal). Le genre d’endroit qu’on rêverait d'arpenter et de visiter…
La technique d’animation employée ici demeure encore sans égale à ce jour et on devine sans peine le travail de titan nécessaire pour accomplir une telle prouesse.
L’histoire reste simple mais pas simpliste, idéale pour un conte : l’éternelle lutte entre le bien et le mal, et la dualité de ces deux notions au sein de chaque être. la quête présente un anti-héros obligé malgré lui d’accomplir une tâche qui le dépasse, ce qui n’est bien sûr pas sans rappeler la mission de Frodon dans Le seigneur des anneaux.
Mais au-delà du récit au demeurant bien écrit, c’est l’émerveillement des images qui domine, la beauté des décors, la grâce des marionettes et l’émotion qu’elles parviennent à susciter, la musique (sublime partition de Trevor Jones interprétée par le London Symphony Orchestra). Tout ici est au service inconditionnel de cet univers si riche et merveilleux qu’on a peine à quitter.
A l’heure où les CGI dominent le monde des effets spéciaux sans partage, on s’aperçoit avec mélancolie que beaucoup d’imagination et un travail acharné permettaient déjà de nous plonger dans un monde merveilleux radicalement différent du nôtre sans avoir à rougir de quelques imperfections.