Rien à voir avec l'éditeur de comics du même nom ni même avec un film sur le cheval. Dark Horse est le nouveau long métrage de Todd Solondz, réalisateur qui tourne peu mais à qui l'on doit notamment Life during Wartime en 2009 ou Bienvenue dans l'Age Ingrat en 1995.
Dark horse n'a pas de traduction française directe mais signifie un autre terme anglais : outsider, celui qu'on met sur le banc de touche, celui qui n'a pas beaucoup de camarades à l'école. Vous voyez le topo ?
Jordan Gelber, acteur de séries dont c'est le premier vrai grand rôle à l'écran (il incarnait néanmoins le blogueur critique Harry Knowles dans Fanboys), est un outsider. Le trentaine, il vit encore chez ses parents et n'est pas sorti de l'adolescence, sa chambre débordant de posters d'époque et de jouets collectors. Il ne fait pas grand chose, à part jouer de l'argent avec sa mère au backgammon. Quand il rencontre Miranda, sa vie va se retrouver chamboulée puisqu'elle est la femme de sa vie. Déprimée, elle va accepter de l'épouser et tout va basculer.
Dark Horse a un brillant casting. Jordan Gebler, dont la ressemblance physique avec Jonah Hill est marquée, porte le film et est entouré par de brillants acteurs. Selma Blair avait déjà eu l'occasion par le passé, notamment dans Hellboy, de prouver qu'elle joue très bien les dépressives. Quand à Mia Farrow et Christopher Walker, surtout, dans le rôle des parents, ils s'en donnent à coeur joie.
Avec ses personnages donc très marqué et ses premières scènes, le film a toutes les allures d'une comédie. On découvre en effet dès les premières scènes le personage de Gebler surfant sur eBay au boulot en quête d'une figurine Cosmocats rare. Le récit est en plus ponctué de rêves dans lequel il fantasme une relation avec la secrétaire de son père, personnage qui fera office de Jiminy Cricket. On pourrait donc s'amuser devant Dark Horse dont de nombreuses scènes font sourire.
Pourtant, sans qu'on s'y attende vraiment, le film va virer au drame et s'enfoncer dans la noirceur. Fallait-il en faire autant ? Au final, le réalisateur livre une vision de ces outsiders vraiment particulière puisqu'il commence par une caricature gentillette et réaliste mais finit par dire qu'il n'y a pas d'issue.
Finalement, le seul reproche qu'on pourra faire au film, c'est bien d'avoir le cul entre deux chaises et de commencer dans l'humour pour finir quelque part où on ne l'attendait pas.