Dark Horse par Patrick Braganti
La mise à mal du modèle américain vantant à n'en plus finir les mérites de la gagne et du positivisme aurait sans doute été plus convaincante si elle avait donné lieu à davantage de mordant et de grinçant dont le film est globalement dépourvu, hormis une longue scène onirique qui paradoxalement a tout du cauchemar des vérités enfin exposées, délestées de mensonges et d'hypocrisies, et d'une issue qui refuse - et ce n'est pas si fréquent - le happy end pour un retour à la triste mais persistante réalité. La figure de l'obèse infantilisé au comportement geek, même si ici les jouets semblent avoir remplacé l'ordinateur, porte de manière trop convenue le ratage, l'incapacité à se conformer à la norme en vigueur, que les parents incarnés par l'inquiétant Christopher Walken et la maternelle Mia Farrow se chargent d'inculquer à leur rejeton Abe. On rit donc plus jaune qu'à gorge déployée devant cette comédie acide et cruelle qui hélas ne tient pas toutes ses promesses.