Elle est belle, mais semble l'ignorer.
Elle cache sa féminité sous des vêtements sans formes et plus que fatigués.
Son regard se dissimule sous la visière d'une casquette qu'elle ne quittera pratiquement jamais, le temps que nous l'aurons suivie.
Ses déplacements à elle sont comme furtifs, latéraux, présenter son profil ressemble à une défense, on ne peut l'atteindre facilement ainsi, pense t'elle...peut-être.
Elle vit dans un bouge, où il semble difficile de se déplacer (encore) sans buter sur des obstacles, accumulations d'une vie entre parenthèses, pense-t-on.
Elle ne s'aime pas, et pas seulement parce qu'elle survit tant bien que mal grâce à l'histoire de sa famille décimée.
Son frère.
Solide, mûr, en paix avec lui-même, en paix avec son passé, lui laisse la main, sans jugement, sans condamnation.
Il est en prison, vraiment, depuis 28 ans, une vie toute entière.
A elle de se libérer de sa prison intérieure, de secouer ses chaînes, de chercher enfin à comprendre.
Comprendre son amnésie, son incapacité à vivre pleinement et le drame familial survenu 28 ans plus tôt.
Charlize Theron s'en sort parfaitement, le rôle, on le comprend, lui parle vraiment, son histoire personnelle lui a sans doute, on le sent, beaucoup servi.
Tout en postures et regards, elle est magnifique.
Christina Hendricks, vue dans Mad men, dans un rôle où sa grâce et sa beauté crève l'écran, est dans Dark Places, une mère aimante et désespérée particulièrement attachante.
Les femmes ont la part belle dans ce film tiré d'un roman lu pour moi il y a quelques années.
Par contre si c'est un thriller plein de bruits et de fureur que vous voulez voir, passez votre chemin.
Pour une fois, et c'est à souligner le film est à la hauteur de l'histoire écrite par Gillian Flynn.(comme l'excellent Gone girl d'ailleurs )