S'il y a quelque chose d'intéressant dans ce "Dark Places", c'est au livre dont il inspiré qu'il le doit : comme avec "Gone Girl", Gillian Flynn dresse un portrait fin et néanmoins sans concession d'une Amérique engluée dans la médiocrité à tous les niveaux, matériel, intellectuel et moral, portrait rehaussé par une intrigue "policière" plutôt bien troussée. Ça, c'est le matériau de départ, passionnant, que le Frenchie Gilles Paquet-Brenner a complètement salopé grâce à l'incompétence crasse qu'on lui connaît. Le massacre commence avec un scénario mal construit, à coups de flashbacks incohérents qui surgissent sans aucune logique et introduisent des révélations qui ne servent qu'à faire avancer mécaniquement le récit. Il se poursuit avec une direction d'acteurs inexistante, ce qui, vu le peu de talent coutumier de Charlize Theron, est fatal à un personnage principal qui, du coup, ne générera ni intérêt ni empathie durant tout le film. Il se termine avec une réalisation sans relief, désamorçant systématiquement le peu de force qui restait du sujet. Bref, lisons le livre plutôt que perdre notre temps devant un film aussi insipide, aussi décevant par rapport à son potentiel. [Critique écrite en 2015]