La haine est dans le pré
Un frère, rongé par la culpabilité, et une soeur, éloignée depuis 15 ans et traumatisée, se battent pour l'héritage de la ferme familiale. La haine est dans le pré et le silence des agneaux...
le 14 juil. 2018
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Dark River est le troisième long métrage de Clio Barnard, après Le Géant Egoïste inspiré du conte d’Oscar Wilde. Le film fût présenté dans la sélection Platform du festival de Toronto. Au casting nous retrouvons Ruth Wilson que l’on a pu voir récemment dans How To Talk To Girls At Parties, mais elle apparaît ici dans un rôle totalement différent en incarnant Alice Bell. Son frère quant à lui est joué par Mark Stanley et leur père par celui qu’on ne présente plus : Sean Bean.
Le film débute juste après la mort du père d’Alice et après quinze ans d’absence, elle décide de revenir dans sa ferme natale dans le Yorkshire pour réclamer son droit de succession. Cependant, son frère Joe estime que la propriété lui revient à lui et non à elle. Dans ce drame familial, Alice va alors essayer de renouer le contact avec lui après ce long temps d’absence mais aussi de sauver la ferme.
Le gros point positif de l’œuvre selon moi est le jeu des acteurs principaux qui rehausse beaucoup le niveau du film. Ruth Wilson incarne à la perfection cette fragilité où elle ose à peine regarder son frère dans les yeux et Mark Stanley quant à lui représente le côté sanguin et en colère de l’humanité. Les paysages du Yorkshire sont également plaisants à voir si l’on aime la nature, les paysages campagnards ainsi que les moutons (très présents tout au long du film). L’accent si particulier de ces habitants est également très intéressant car permet de situer directement le film rien qu’avec la parole, même si les dialogues restent rares, épurés au maximum.
Passons maintenant aux points négatifs. Tout d’abord, le rythme du film est extrêmement lent. Le début est réellement long, la mise en place prend trop de temps avec peu de musique et seulement des paysages de campagne et ses bruits qui l’accompagnent. Le film s’accélère beaucoup trop tardivement, presque à la fin d’ailleurs, mais cela ne nous fait pas oublier la lenteur de tout ce qu’il s’est passé auparavant. De plus, le « secret » qui trame autour du père dès le départ est extrêmement prévisible et deviné dès le premier flashback, flashbacks de leur enfance qui se veulent néanmoins mystérieux. Mais ce qui m’a le plus déçu reste le dénouement un peu brouillon. En effet, le frère se sent tellement coupable de ses non-actions du passé qu’il décide enfin d’agir mais cette évolution de personnage sort un peu de nulle part, comme si la réalisatrice ne savait comment conclure ce qu’elle avait engrangé.
Pour conclure, ce drame familial repose essentiellement sur ses acteurs mais reste trop long et surtout lent avec « l’ultime » secret trop prévisible et une fin brouillon.
Créée
le 19 juil. 2018
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