Un frère, rongé par la culpabilité, et une soeur, éloignée depuis 15 ans et traumatisée, se battent pour l'héritage de la ferme familiale. La haine est dans le pré et le silence des agneaux assourdissant. Explications pesantes à grands coups de flashbacks taiseux par un secret qui n'en est pas un pour les deux protagonistes. Dark River exploite les beaux paysages du Yorkshire mais se fait aussi peu loquace dans sa narration que ses deux personnages principaux. Le climat est lourd, et paradoxalement, alors que peu explicatif, réellement démonstratif. On ne retrouve pas dans Dark River les éléments qui sublimaient Le géant égoïste, le précédent et premier film de fiction de la britannique Clio Barnard. Pas présente non plus la subtilité de Seule la terre, autre évocation du monde rural anglais, alimentée par des enjeux scénaristiques aussi denses mais décrits avec une toute autre finesse et un sentiment viscéral d'attachement à la terre. L'interprétation de Dark River est pourtant solide mais la tension et l'annonce de la tragédie ( bizarrement amenée de façon peu naturelle, d'ailleurs) sont nourries par un récit fragmenté et fruste qui ne crée rien d'autre qu'une grande frustration et une manière de prévisibilité.

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le 14 juil. 2018

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