Burton remonte doucement la pente

Adaptation de la série américaine éponyme (inédite sur le sol français), Dark Shadows narre le retour à la société d'un vampire autrefois enterré vivant par une jalouse sorcière. Cet énergumène du XVIIe siècle se confronte donc aux mœurs colorés des années 70 où voitures, télévisions et hippies peuplent désormais son ancien port.

Outre les gags évidents sur la comparaison des âges dans sa première partie, le long-métrage conserve parallèlement des sous-intrigues de temps en temps laissées à l'abandon qui ne viendront refaire surface qu'en fin de métrage ou sporadiquement, au même titre d'ailleurs que certains personnages bien trop éclipsés pour demeurer importants à l'histoire.

Ainsi, le scénario et surtout le rythme du film demeurent très inégaux pour pleinement apprécier le long-métrage, lui-même très drôle et visuellement magnifique mais également trop peu consistant dans son ensemble. Bien entendu, nous passons un très agréable moment mais on sent que Burton n'a plus cette patte d'autrefois, cette poésie omniprésente ni cet unique savoir-faire pour mêler tendresse véritable et effets spéciaux modernes.

Et ce n'est pas la belle brochette d'acteurs (Johnny Depp, Eva Green, Michelle Pfeiffer, Chloë Moretz, Helena Bonham Carter...) qui va réussir à couvrir les nombreux petits défauts dont regorge cette adaptation comme la bande originale très peu mémorable de Danny Elfman ou encore une histoire prévisible manquant cruellement de charme (bien que restant incroyablement fidèle à la série).

On appréciera donc grandement cet humour décalé, l'interprétation toujours aussi déjantée d'un Johnny Depp survitaminé et les quelques cameos rigolos comme Alice Cooper ou encore l'inévitable Christopher Lee, mais on restera buté devant ce quelconque scénario plus qu'inégal dont on ne ressortira certainement pas ébloui. Tim Burton remonte donc doucement la pente, peinant à redorer un blason désormais quelque peu poussiéreux sans toutefois parvenir à vraiment nous décevoir.