Dark Shadows par mr. edward
Après « Alice au pays des merveilles », qui avait terriblement déçu les fans de Tim Burton (bien que le film ai été un succès au box-office), bon nombre de personnes se demandaient ce qu’allait donner le prochain projet de Tim Burton. Dark Shadows, adaptation de la série du même nom, était un projet qui s’imbriquait parfaitement dans le style Burtonien. Et à la vue des premières images et à son casting, on pouvait s’attendre à du grand Tim Burton : Johnny Depp, Michelle Pfeiffer, Helena Bonham Carter, Eva Green, Jackie Earle Haley,etc….Mais pas de quoi s’enflammer, surtout lors de la sortie de la bande annonce. Il faut l’avouer, on peut être perplexe à la vue de celle-ci, ne sachant pas réellement à quelle sauce on sera mangé. Est-ce plus du style « Beetlejuice », « Edward aux mains d’argent » ou au contraire, plus « Sweeney Todd » ? (celui-ci m’ayant laissé une impression mitigé à cause de son côté « comédie musicale). Et bien, dès les premières minutes et l’introduction de l’histoire, on reconnait sans mal le style et l’esthétique propre à Tim Burton. Là-dessus, on sent une implication totale à vouloir parfaire l’emballage de chacun de ses films. Après tout, c’est un faiseur d’images et de décors. C’est d’ailleurs les gros points positifs de ce film (j’en parlerais plus tard). A noter que, contrairement à « Alice au pays des merveilles), il a décidé de tourner en décors naturels et non en fond vert. Pourtant, au moment du générique du début, nous sommes étonnés par la sobriété des images et de la réalisation, bien qu’étant toujours en travelling, même au niveau de bande-son (il lire le nom de « Dany Elfman » pour savoir que c’est lui le compositeur sinon on n’aurait pas reconnu, ce n’est pas un reproche). Juste cette partie détonne avec le reste mais s’imbrique quand même avec le reste. En parlant de la bande-son, celle-ci est très typée 70’s, logique dans le sens où l’histoire se déroule en 1972. Elle est excellente et entendre du T-Rex, Black Sabbath ou encore Alice Cooper (qui fait une apparition) est plus qu’appréciable. Quand aux parties plus « instrumentales », on reconnait difficilement la patte de Dany Elfman. Du fait que nous sommes en 1972, il était important que cette époque soit bien retranscrite d’un point de vue décors et esthétisme, et là-dessus c’est parfait. Tim Burton arrive à osciller entre son style « Burtonien » et le style « 70’s » sans que cela fasse tâche ou ringard. Que nous soyons dans cet énorme manoir ou en ville, on est plongé à corps perdu dans cet univers. Au cinéma c’est encore plus bluffant, si tant soit peu qu’il n’y ait pas de gosse pour parler pendant tous le film (d’ailleurs je ne le conseille qu’à partir de 10 ans). Cela faisait un bon bout de temps que je n’avais pas été bluffé par l’univers de Burton (« Sleepy Hollow, la légende du cavalier sans tête » voir « Les Noces funèbres »). De ce point de vue, on a l’impression de retrouver le Tim Burton d’antan (même si Big Fish était excellent, par exemple, mais l’univers du réalisateur n’était pas des plus marquant). Niveau réalisation, il sait toujours tenir une caméra et les plans toujours aussi biens filmés. Voilà pour l’emballage, maintenant le fond. L’histoire est intéressante, à la base, mais il manque un supplément d’âme pour que Burton arrive à transcender ce qu’il nous raconte. Il y certaines incohérences et des trous dans le scénario (surtout vers la fin du film). Certes, le déroulement et certains évènements sont prévisibles, ainsi nous sommes rarement surpris, mais ce n’est pas choquant. Le film et la lecture de celui-ci est simple. Concernant les personnages, ils sont tous assez bien exploités, mais certains auraient mérité d’être plus approfondis, comme par exemple celui de « Victoria Winters/Maggie Evans », la gouvernante. On l’a voit dès le début, on sait qu’elle cache quelque chose et finalement elle est mise à l’écart pour une raison que l’on ignore, mais elle réapparait quand même à la fin. Pourtant l’interprétation de Bella Heathcote est très bonne. Parlons-en du jeu d’acteurs, bien évidemment c’est Johnny Depp qui est au-dessus du lot (en même temps c’est il joue le rôle principale), mais Michelle Pfeiffer n’a rien a envié à son collègue, elle fait preuve de retenu et de classe. Eva Green, quand à elle, est très bonne (dans tous les sens du terme) dans son rôle de garce et tient la dragée haute à Johnny Depp. Malgré cela, on peut reprocher à Tim Burton d’être trop dans la retenu, ou un partage en couille (vers la fin) mal amené, suivis de « révélations » trop vite expédiés. Une histoire, comme je l’ai dit, pas toujours bien exploitée. Le mélange des genres, par moment, fouillis. L’humour parfois facile. Les fans de la 1ère heure aimeront, si ceux-ci ne sont pas lassé par son univers, les autres auront peut-être du mal. On passe quand même un agréable moment devant. Nous sommes toujours embarqués dans son univers déluré et délirant. Pas un grand Burton, mais un bon Burton quand même.