Deux clans de fans très actifs se livrent un face à face, d’un côté ceux qui vibrent lorsqu’est annoncé un film avec Norman Reedus alias Daryl de The Walking Dead, et d’un autre, moins nombreux, mais grandissant, lorsque c’est Kevin Durand alias Fet de The Strain qui est à l’affiche (et bientôt l’incarnation de Lobo, le « Deadpool » de chez DC, après avoir été le Blob dans X Men Wolverine il y a quelques années).
Faisant partie des deux clans, j’étais autant impatient de mettre la main sur ce Dark Was The Night que je l’étais pour Air, malheureusement ce dernier était très décevant, pour ne pas dire chiant, et force est de constater que les mauvaises nouvelles vont de paire.
L’ensemble démarre pourtant très bien, avec de puissants plans larges anxiogènes, des interprétations aux petits oignons, que ce soit de Durand ou de son adjoint, Lukas Haas (le frangin maigrichon dans Mars Attacks!), mais hélas le réalisateur Jack Heller souffre visiblement d’un talent non dissimulé pour faire monter la sauce sans jamais la cracher. Il est passablement énervant de voir d’incroyables effets de mise en scène être enchainés, qu’une atmosphère soit mise en place, mais qu’en définitive la vraie peur ne soit à aucun moment atteinte. Dommage, car la première manifestation de la créature était grandiose, plutôt que balancer bêtement une disparition inexpliquée ou des bruits dans la nuit, un plan efficace nous fait ressentir avec justesse ce que ressentent les habitants, se réveillant le matin et découvrant des traces de pas jonchant la moindre petite rue, d’autant plus effrayantes dans la neige blanche et immaculée. Puis les choses se gâtent et l’on se retrouve avec horreur devant ces poncifs que l’on avait cru éviter, jusqu’à un final où l’on voit brièvement la créature, plutôt réussie, mais dont l’action est bouclée à une vitesse vertigineuse.
Dark Was The Night est un film décevant et au potentiel totalement gâché. Avare en peur, avare en action, avare en horreur, il lui sera extrêmement difficile de trouver un public. On pointera aussi du doigt l’utilisation abusive de filtres « Instagram », placés sans aucune pertinence, enlaidissant les plans extérieurs d’un bleu vomitoire ainsi que ceux en intérieur d’un jaune fisse façon Jean-Pierre Jeunet.
Dommage, parce que durant les trois premiers quarts d’heure on y croyait…
Critique