L'Art de l'ellipse
Avec ce superbe "Dark Water", Hideo Nakata prouve qu'il maîtrise parfaitement l'art de l'ellipse - si essentiel pour que le film fantastique ne vire pas au grand guignol -, mais aussi qu'il possède...
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le 25 oct. 2016
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Je n'avais rien vu de Hideo Nakata avant de regarder ce Dark Water, que de prime abord j'ai trouvé assez correct, nous réservant quelques bons frissons. Ce n'est que le lendemain que j'ai réellement réalisé ce que j'avais vraiment vu.
Pourtant, tout le film est déjà contenu dans son ouverture : l'eau comme élément malaisant, l'absence des parents, une petite fille abandonnée. Au cœur du film est la relation entre une mère et sa fille, lors d'un divorce qui se passe mal.
Dark water possède plusieurs niveaux de lecture : le film d'horreur, bien sûr, avec cette histoire de fantôme. Le mélodrame, à l'évidence, avec cette relation déjà évoquée. Et parfois, le thriller, lorsqu'on en vient à se demander si tout cela n'est pas une manipulation du père pour rendre la mère instable, et donc récupérer la garde de l'enfant.
Mais ce qu'on voit en fait dans le film, c'est le portrait déchirant d'une mère qui ne peut tout simplement pas assumer tout ce qui lui tombe dessus, et dont la moindre des faiblesses est utilisée comme arme par la partie adverse, qui a beau jeu de pointer les insuffisances alors qu'elle se débat avec acharnement pour payer un nouveau logement et assurer l'entretien de son enfant.
L'horreur est le parfait vecteur pour sentir à quel point cette situation est sans issue, et les plans claustrophobiques sur ces couloirs miteux et anxiogènes, ainsi bien sûr que sur cette fameuse cage d'ascenseur, font dès lors figure de métaphore. Ainsi, avec une logique implacable, le film documente l'état d'esprit de la mère, qui lâche prise de plus en plus, car tout simplement la pression est trop forte.
Si le film distille insidieusement ses motifs, l'écoulement de l'eau et le mystérieux sac rouge, dont l'aspect kitsch jure bien vite avec ce qu'il évoque, la première conclusion grandiloquente convoque tous les effets qu'il se refusait jusque-là. On peut trouver cela dommageable, mais après tout cela fait sens avec l'état d'esprit de la mère, qui craque complètement.
Une ellipse permettra par ailleurs une fin plus apaisée et, osons le dire, bouleversante.
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Créée
le 19 nov. 2024
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