Years and tears
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L'affiche reflète idéalement l'ambiance de Dark Waters. Tourné avec des filtres bleutés, verts ou jaune délavés, le film de Todd Haynes est sombre et triste comme la mort.
Côté acteurs, à part la prestation d'Anne Athaway, alias Sarah Barlage-Bilott, que j'ai trouvée insipide, la performance toute en finesse des acteurs est à saluer.
Découvrant le sujet, on a tendance à faire le parallèle avec Erin Brockovich, seule contre tous, le film de Steven Soderberg avec Julia Roberts.
Certes, les deux œuvres traitent du même sujet : la pollution à grande échelle d'une localité et la difficulté des plaignants à faire respecter les lois, et, en même temps, à obtenir des réparations pour les dommages de santé qui leur ont été causés (souvent très graves). Mais la comparaison s'arrête là. Dark Waters est beaucoup plus militant que le film de Soderberg. Ici, il n'y a pas de jolie jeune femme pleine de punch qui fonce dans le tas, bille en tête. Ça serait plutôt le contraire. Dark Waters est un film "lent" (ce qui ne veut pas dire qu'il n'est pas captivant !) Le réalisateur prend le temps de mener son public face à l'évidence : toutes ces grandes firmes et banques sont tellement, tellement riches, que rien ni personne ne peut les faire réellement tomber. Todd Haynes tient à nous montrer combien ce fameux 1% tient les peuples à la gorge. Si immensément riches, que cela les place au-dessus de toutes les lois. Et, de facto, elles sont la « loi ».
Aussi, contrairement à la fin d'Erin Brockovich, seule contre tous, Dark Waters laisse un goût désagréable d'impuissance au fond du cerveau lorsque le film se termine. Parce que même si DuPont a fini par être condamné et qu'elle a dû verser plusieurs millions de dollars aux plaignants, le spectateur se rend compte à ce moment-là, à quel point d'esclavage nous sommes tous rendus. Peu importe les sommes astronomiques que DuPont a dû payer, tout cet argent ne représente qu'une infime fraction de ce que sont leurs possessions. Eux ont tout et le reste du monde rien, ou si peu, que c'est tout comme. Iniquité, quand tu ne dis pas ton nom. Comme disait l'abbé Pierre (de mémoire) « Ne croyez pas que les pauvres soient jaloux des riches. Ce n'est pas le cas. Ce qu'il leur est pénible, c'est l'injustice. »
Créée
le 21 mars 2020
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