Jeux de casseroles.

Un avocat spécialisé dans la défense des industries chimiques va retourner sa veste, puis attaquer la société Dupont quand il va découvrir à quel point les produits utilisés sont polluants, comme des casseroles, à cause d'un agent cancérigène, le PFOA. Il va devoir enquêter durant des années, constater les dégâts écologiques faits autour de sa campagne natale, dans la Virginie.

Très loin de ses films précédents, Todd Haynes s'attaque cette fois à une histoire vraie, et qui fait froid dans le dos : à savoir que les casseroles de la marque Teflon, appartenant à Dupont, peuvent contenir des éléments cancérigènes ; déjà, on a envie de tout jeter dans notre cuisine ! Mais c'est aussi et avant tout le combat d'une vie, celui de Robert Bilott, très bien joué par Mark Ruffalo, ardent écologiste et qui a eu de graves problèmes de santé, un avocat qui va ne faire que s'occuper de cette affaire, malgré les pressions de son cabinet d'avocats, quitte à avoir des réductions de salaires, sa femme qui lui reproche de ne pas voir grandir ses trois fils... mais c'est clairement le combat de David contre Goliath, et ça on le voit très bien.

La mise en scène aurait mérité d'être un peu plus dynamique, mais il y a toute une scène formidable, qui est celle où Ruffalo démarre sa voiture dans un parking souterrain mais prend peur qu'il explose s'il met le contact. Là, on tremble pour le personnage, jusqu'à ce plan large qui est comme une bouffée d'air. Niveau interprétation, c'est de la haute voltige avec Tim Robbins, le supérieur de Ruffalo, Anne Hathaway, Victor Garber ainsi que Bill Pullman. On aperçoit rapidement quelques victimes réelles de cette catastrophe, dont un jeune homme souffrant de malformations depuis sa naissance.

Il y a quelque chose de l'ordre de l'engagement dans Dark Waters, qui est tel un chevalier blanc disant qu'il ne faut pas boire de l'eau du robinet et faire attention à ces fichus casseroles, mais en tout cas, Dark Waters est un très bon film, qui allie l'utile au nécessaire.