Renonçant à prêter oeil attentif aux mille critiques fort peu élogieuses qui circulent sur le web, je me suis laissé aller au plaisir coupable de ce Dark World si mal re-titré en VF.
Or, quelle ne fut donc pas ma surprise et ma satisfaction de me retrouver nez à nez avec non pas une « repompe ennuyeuse et réalisée comme un téléfilm de seconde zone », mais une oeuvre personnelle, stylée, originale et rondement menée, voir au-delà. Une oeuvre tendance « cinéma indépendant », non exempte de maladresses, certes, mais on passe sur celles-ci avec bienveillance tant le reste compense largement.
Ce Franklyn n'est pas le film qu'il paraît être, oui, absolument, mais il n'en est que meilleur. Les fameuses "références" citées à longueur d'articles ne sont que rideaux de fumées, jeux de scènes ou même masques, puisqu'il en est question. Du clinquant pour se jouer du spectateur et l'amener à regarder dans une mauvaise direction afin de mieux le surprendre en bout de course. C'est roublard, mais ça marche. Pour le reste, rigueur de construction interne (quoi qu'on en dise), réelle originalité dans l'idée et sa mise en oeuvre, passion pour le sujet...
Un film fantastique qui renoue avec l'essence même du genre, à savoir le brouillage de cartes et le jeu avec les frontières. Mais au fond, juste le portrait de quatre individus parmi des milliers d'autres, en chronique sociale habillée en parabole, et qui ne vaut vraiment qu'envisagée sous cet angle-là.