Parce que les super-héros ne sont pas cinégéniques
Les comics transposés sur grand écran, c'est un peu comme Nadine M qui danse bourrée sur Youtube : c'est lol en surface mais t'as cet arrière gout de vomi qui reste collé à la langue. T'as beau frotter avec ta brosse à dents épaisseur triple ou inscrire Jack Nicholson / Bobby Downey Jr dans ton casting (je compte pas Heath Ledger, lui il n'arrive même pas à plagier River Phoenix), bah tu sens pas bon de la bouche pour autant. Sauf quand tu t'appelles Sam Raimi.
Sam, il touche la substantielle moelle du comic : le fantasme du loser qui vient à bout des loleurs. Darkman / Peyton Westlake est en effet l'archétype du souffre-douleur pathétique isolé, écrasé et laissé pour compte mais qui finira par se relever, s'affirmer et se venger de ses bourreaux. Sous la caméra de Raimi, sa décadence et grandeur est triste et burlesque, poétique et glauque, spectaculaire mais pas blockbuster. Darkman est l'oeuvre finie là où Spiderman ne sera que le brouillon.