Entre les deux Evil Dead (Evil Dead 2 & Evil Dead 3 : L'Armée des ténèbres), le cinéaste Sam Raimi (Mort sur le grill, Jusqu'en enfer) écrit, produit (Renaissance Pictures) et réalise un film de super-héros douze ans avant sa trilogie Spider-Man. A l'époque, il n'obtient pas les droits d'adaptation de Batman et de The Shadow alors il décide de créer son propre personnage de comics qu'il nomme Darkman avec Bruce Campbell (Maniac Cop, Bubba Ho-tep) dans le rôle titre.
Avec une production Universal Pictures de 16 millions de dollars, le studio lui imposa cependant de changer d'acteur principal qui reviendra finalement à l'acteur Liam Neeson (La Liste de Schindler, Taken), Campbell apparaitra malgré tout dans la dernière scène du film avant le générique de fin.
Suivront directement en vidéo Darkman 2 : Le retour de Durant & Darkman 3, tout deux réalisé par le cinéaste Bradford May avec Arnold Vosloo dans le rôle titre et toujours Sam Raimi à la production.
Dans les seconds rôles de ce film fantastique, Frances McDormand (Sang pour sang, Fargo), Colin Friels (Affaire non classée, Dark City), Larry Drake (Dr. Rictus, Inferno) et Ted Raimi (Shocker, My Name Is Bruce). Et les apparitions plus ou moins remarquées de Jenny Agutter, Neal McDonough, Ivan Raimi, Joel & Ethan Coen, John Landis, William Lustig et Scott Spiegel.
Rapporter les doigts du Chintok !
Peyton Westlake est un généticien de génie qui vit heureux avec sa petite amie Julie Hastings, avocate. Le jour où cette dernière récupère un document rapportant les agissements douteux de Louis Strack et que les preuves finissent par arriver dans le laboratoire de Peyton, Louis Strack envoie des tueurs pour le récupérer. Victime d'un massacre sanglant, Peyton survit, bien qu'il soit gravement blessé et défiguré. Grâce à ses travaux sur une peau synthétique, il met en place un plan pour assouvir sa vengeance contre ceux qui l'ont laissé pour mort.
Et bien Pauly, je te souhaite bon voyage !
Darkman est une variante high-tech et musclée du Fantôme de l'opéra, car le héros partage avec son modèle une tenue lyrique et trame mélodramatique remarquable. A travers l'histoire d'un savant défiguré et mutilé par des gangsters, et qui recompose ses traits à l'aide de chair synthétique mais la lumière du jour déstabilise toutes les 100 minutes le fragile assemblage cellulaire. Raimi renoue avec tous les grands thèmes du cinéma fantastique : le monstre et la belle, la vengeance du disparu, l'amour fou et impossible, le pouvoir d'invincibilité de Peyton transformé par sa déchéance physique en monstre de foire. Avec en prime, quelques variantes et un paradoxe intéressant comme la mutilation physique dont celle du visage du héros survivant aux 1000 visages synthétiques déchiré entre sa peine de cœur et la vengeance. Loin des surenchères des Batman de l'époque, Raimi ressuscite grâce à sa mise en scène virevoltante l'esprit des série B et joue sur le romantisme et l'horreur pour un joli succès mondial à presque 49 millions de dollars.
Je suis tout le monde et personne. Je suis partout et nulle part. Appelez-moi... Darkman.