On va la faire courte...
Après "Mort sur le grill" et "Evil dead 2", Sam Raimi continu de développer en 1990 son univers fantastique en faisant cette fois passer l'humour et son penchant pour l'imagerie cartoonesque au second plan sans toutefois s'en défaire, les ruptures de ton à base d'effets numériques kitschs, de cadrages penchés malaisants et d'éclairages grossiers et inattendus donnant une identité propre à cette expérimentation cinématographique un brin mutante.
Sa mise en scène singulière et identifiable est encore une fois le grand atout du film porté également par les compositions musicales d'un Danny Elfman décidemment habitué aux villes sombres et enfumées avec "Dick Tracy" sorti la même année et bien sûr "Batman" un an plus tôt.
On retiendra également un grand méchant – certes à des années lumière du Joker iconique de Jack Nicholson mais – qui a pour lui de contrer les motivations du héros en semant le doute dans son esprit (et donc dans le notre, ce qui est le propre d'un super-vilain de comics) et en mettant en évidence le fait que lui-même n'est pas un destructeur mais un constructeur de monde, incarnant donc un paradoxe entre la nécessité de justice et de bien commun dans une société.
Bref, une expérience intéressante et créative à l'image du cinéma de Sam Raimi.