Dans l'idée de poursuivre ses recherches sur la peau synthétique, Peyton Westlake prend contact avec un collègue chercheur. Mais sur sa route, il voit le retour d'un ancien ennemi.
Première séquelle au film de Sam Raimi, marché du DTV oblige, un petit ravalement de façade s'impose. Visuellement tout d'abord, l'image est plus lisse, nous sommes clairement devant un téléfilm et non un métrage destiné à une projection en salle. Ensuite, au générique, nous pouvons dire au revoir à Liam Neeson devenu hors budget, place à Arnold Vosloo dans le rôle-titre, Vosloo plus connu maintenant pour avoir été LA MOMIE de Stephen Sommers. Quant à Sam Raimi, il reste à la production mais cède sa place de réalisateur à Bradford May, un directeur de la photographie venant de la télévision. On lui doit LE RETOUR DE RICK HUNTER et un téléfilm catastrophe ASTEROIDE avec Michael Biehn notamment.
La difficulté de Bradford May avec THE RETURN OF DURAND est de parvenir à respecter l'opus précédent et de créer un cahier des charges pour les hypothétiques opus à venir. De cette manière, nous retrouvons quelques éléments du film de Raimi comme la musique (Danny Elfman n'est plus là, mais son thème est conservé) et l'idée des plans-cases de comics. Quelques modifications sont également apportés afin que la franchise puisse continuer malgré des moyens revus à la baisse : Arnold Vosloo dans le rôle-titre donc, mais également le repère du Darkman (le coin abandonnée d'un métro sous-terrain au lieu de l'usine désaffectée de l'opus précédent), des maquillages et cascades moins soignées, etc.
Ce respect du matériau de base en est même au point que ce DARKMAN 2 prend parfois des airs de suite-remake. Par exemple, Darkman trouve un collègue qui devient la cible d'un groupe de gangster, à l'image de ce qui arrive à Peyton Westlake dans l'opus précédent. De même, la fiancée dudit collègue est prise en otage, renvoyant cette fois au sort de la petite amie du héros dans le film de Sam Raimi. Cependant, RETURN OF DURANT s'inscrit non pas dans le registre de l'horreur psychologique, mais dans le thriller. Ainsi, le film de Bradford May ne s'épanche pas sur les états d'âme de son Darkman au bord de la folie en raison de ses échecs répétés. Darkman 2 s'intéresse plus volontiers aux manigances de Durand reprenant du poil de la bête, ainsi qu'à l'enquête d'une journaliste pour confondre le truand.
De ce fait, avec de telles contraintes (restituer la patte de Sam Raimi, malgré les restrictions du format télévisuel), on peut dire que Bradford May s'en tire avec les honneurs. Certes, le rythme est inégal et quelques aspects manque de finition (Arnold Vosloo n'est pas aussi fragile qu'un Liam Neeson et Bradford May n'est vraiment pas à l'aise avec le lyrisme propre à Sam Raimi). Cependant, le résultat se révèle correct.
Ma chronique sur Sueurs Froides