Avant d'être adapté en OAV courant 1988 par Yoshimichi Furukawa (dispo en France chez AK Production), Darkside Blues a été un manga en deux tomes, scénarisé par le célèbre romancier Hideyuki Kikuchi, père du fameux Vampire Hunter D.
Au fil des pages, on a tôt fait d'y retrouver sa « patte » : personnage mystérieux, mutique, seul contre tous, univers décadent, innocence perdue, adversaires impitoyables, pouvoirs surnaturels - si bien que l'ensemble a les qualités et les défauts de toutes les oeuvres de l'homme : la trame est intéressante sans être révolutionnaire, le protagoniste central en reste l'intérêt premier, mais se fait trop rare pour ne pas entraîner quelque frustration (légitime) du côté du lecteur, laissant trop de questions en suspens au terme de ce qui ressemble plus à un premier acte qu'à un récit complet.
Dans le cadre futuriste et délabré d'un Kabuki-Sho d'anticipation-fiction, on suit les pérégrinations d'un groupe de résistants, opposé au pouvoir hégémonique de la multinationale Persona Century, tandis qu'au treizième coup de minuit, une faille dans le tissu de l'espace-temps livre passage à un étrange attelage, conduit par un non moins étrange jeune homme au regard triste. Si l'animé, bien que statique, livre une performance honorable, le manga, lui, accuse son âge, avec ses (faux) airs de Shojo à l'ancienne, au point que peu de gens, aujourd'hui, seront sensible à son charme suranné. Une curiosité qui, pourtant, ne manque pas de cachet.