Don't eat the child.
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le 3 mai 2011
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Si vous avez connu la série télévisée Les contes de la crypte, cette anthologie horrifique et à l'humour macabre, un must, sachez que ce film n'est en fait pas rattaché à celle-ci. Je le précise, car on peut trouver ce film chez nous sous le nom Les contes de la crypte, le film, ce qu’il n’est pas. Tales from the Darkside: The Movie est en fait un dérivé d'une autre série horrifique mais cette fois ci crée par George A. Romero, qu’on va recroiser plus bas.
Betty (jouée par Deborah Harry… Blondie !) attend des invités pour le dîner. Elle a prévu un bon petit rôti, à la chair humaine, miam. Le petit Timmy va lui raconter trois histoires d'épouvante pour retarder sa cuisson.
La première est inspirée de la nouvelle Lot No. 249 de Sir Arthur Conan Doyle, le papa de Sherlock Holmes qui a aussi trempé dans le fantastique. Une momie, gagnée aux enchères, va semer le trouble dans une université pour le bénéfice d'un étudiant laissé pour compte. Le film repose beaucoup de la confrontation entre les deux colocataires, joués par Steve Buscemi et Christian Slater. Mais le segment est assez peu intéressant, malgré les imaginatifs supplices infligés par la momie en lien avec ses traditions. En dehors de ses considérations bouchères, c'est affreusement plat.
La deuxième histoire, ma préférée, est écrite par Stephen King et adaptée par George A. Romero, les deux auteurs ayant plus d'une fois collaborés. Dans Cat from Hell, un riche et vieux milliardaire fait venir dans son manoir un tueur à gages. Celui-ci est d'abord décontenancé quand ce vieux monsieur lui demande de tuer… un chat. Car il serait responsable de la mort des autres occupants de la maison.
Bien que l'histoire aurait gagné à faire durer le dôute sur la “culpabilité” du chat, il faut avouer que celle-ci est incroyablement accrocheuse. Notamment grâce à un Romero qui la met fort bien en scène, capable de faire bondir sa caméra pour nous immerger dans le point de vue du chat ou au contraire d'adopter une modération qui imite l'ambiance des films d'horreur des années 1960, le décor remarquable confirmant cet hommage. Mais la personnalité de Romero ressort avec une scène particulièrement violente, qui donne un nouveau sens à “avoir un chat dans la gorge”. L’histoire est simple et efficace, présentée avec beaucoup de soin.
Enfin, Lover's Vow, le dernier segment, est écrit par Michael McDowell qui est surtout connu au cinéma pour ses scénarios de Beetlejuice et de l'Etrange Noel de Mr Jack. Un artiste un peu minable noie sa misère dans l'alcool. Après avoir été témoin d'un meurtre commis par une gargouille monstrueuse, celle-ci lui fait promettre de rien révéler en échange de la promesse de jours meilleurs. Et effectivement, ce monsieur va rencontrer l'amour, faire des enfants, vendre ses oeuvres. Mais le souvenir douloureux de ce massacre est toujours ancré en lui.
L'histoire tient surtout à sa révélation finale, pervertissant le romantisme et les jours heureux qui avaient précédé. D'une facture convenable, avec son paysage urbain des années 1990 (c'est fou ce qu'il y avait de fumées dans les rues à cette époque), ce passage est agréablement regardable et joue sur l’identification du personnage principal et de ses émotions. Les bonnes prestations de James Remar et Rae Dawn Chong consolident la crédibilité de l'histoire.
Tales from the darkside est distrayant, vaguement frissonant mais teinté d’un humour noir assez appréciable, notamment dans le fil rouge entre les sketchs. Chaque segment est de qualité différente, pour ne pas faciliter l'appréciation, mais peut-être que chaque spectateur aura un sentiment différent. Pour moi, il se distingue surtout par sa collaboration entre Stephen King et George A. Romero, qui mélange l'héritage du film d'horreur classique avec son aspect moderne.
Et le chat est le meilleur acteur du film.
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Créée
le 11 juin 2019
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