Le générique de début donne le ton : collage d'affiche en 4x3 du visage géant de Julie Christie, morcelé et unique, sur des visages d'enfants noirs souffrants, entiers et multiples. Ah ha, est-ce qu'on voudrait nous dire quelque chose ?
Le film se déroule, autoportrait d'une femme à travers les hommes qu'elle a rencontrés. Elle est modèle photo, accessoirement actrice, essentiellement creuse. 2h08 plus tard, on se demande si c'est une blague. Tout ça pour nous dire quoi ? Que le monde de la pub est superficiel ? Que les femmes sont connes ? Que le culte de l'apparence a pris le pas sur l'essentiel ? Ah. Ok. Parce que si c'était pour nous raconter une histoire, c'est raté.
Le personnage principal réussit la performance d'être à la fois inexistant, opaque et antipathique, rôle insauvable par une Julie Christie sans charme. Il lui a valu un Oscar. Comme quoi, les goûts et les couleurs... Côté hommes, coincé entre un Laurence Harvey ignoble et un Jose Luis de Villalonga rescapé de Breakfast at Tiffany's, seule lueur d'humanité dans ce naufrage, Dirk Bogarde ranime le cadavre à chacune de ses apparitions.