Si certains ont vu un polar ou un thriller dans De bas étage, c'est un vrai mystère car il n'y a pas de suspense apparent dans le film, portrait d'un petit malfrat, Mehdi, qui hésite à s'acheter une conduite et qui cherche à reconquérir son ancienne petite amie, à laquelle il a fait un enfant. Ce personnage principal n'est franchement pas très intéressant, du moins dans la façon dont il est traité, et l'on n'est guère plus avancé sur sa psychologie à la fin du film. C'est rageant, parce que la description de la banlieue sonne juste alors que d'autres protagonistes semblent avoir beaucoup plus à offrir que le héros de De bas étage. A commencer par son ex, avec son boulot de coiffeuse et son envie d'avancer dans la vie, à l'opposé du père de son enfant, bloqué dans un no man's land existentiel. Il y a aussi la mère de Mehdi qui méritait beaucoup mieux que quelques maigres scènes sans relief. Si le scénario attise peu la curiosité, la mise en scène, très plate, n'arrange rien à l'affaire. Bien dommage, car pour son premier long-métrage, Yassine Qnia, remarqué auparavant pour ses 3 courts, ne s'est pas trompé sur le choix de ses acteurs avec notamment le ténébreux Soufiane Guerrab et la lumineuse Souheila Yacoub qui font vraiment de leur mieux de faire vivre un récit peu captivant. Sans vraiment y parvenir, hélas.