La seconde réalisation du cinéaste Sylvain Desclous se présente comme une sortie de thriller politique qui démarre en Corse, où Madeleine et Antoine, deux jeunes adultes qui vont intégrer l’ENA passent les vacances, installés dans la superbe maison louée par le père d’Antoine. Mais un drame va venir modifier le cours de leur existence. Et il va falloir montrer un mental de guerrier et une capacité d’adaptation à toute épreuve pour surmonter ce terrible secret qui les lie désormais.
A la fois polar, film politique et thriller, De grandes espérances se montre tout de suite très séduisant, autant par ce qu’il montre par ce qu’il raconte. D’abord, ce couple, Antoine et Madeleine, unis par l’amour et par une envie d’intégrer les hautes sphères de l’Etat, mais dont les idéaux politiques sont sensiblement différents. Madeleine (Rebecca Marder, excellente) est issue d’un milieu social modeste et incarne des idées de gauche très marquées. Elle va être prise sous son aile par une députée qui croit en son potentiel, une femme de conviction, incarnée magnifiquement par Emmanuel Bercot. Antoine (Benjamin Lavernhe, parfait aussi), sans réelles attaches politiques, vient d’un milieu bourgeois, avec un père avocat, montre quant à lui une certaine forme de cynisme.
Tout ça donne un film extrêmement bien écrit, autant dans les dialogues que dans la caractérisation des personnages, montrant des êtres complexes et tourmentés unis par un secret, notamment le personnage de Madeleine ou encore celui de père de cette dernière, incarné par le toujours parfait Marc Barbé.
Efficacité, surprenant, le film nous tient jusque dans ses derniers rebondissements grâce à une intrigue solide. Du beau boulot.
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