Il était une fois un père parti trop tôt, qui racontait, avec un théâtre de papier, de folles histoires d'étoiles dans les rues d'une ville au plafond bas et noir de fumées crachées par des cheminées qui ponctuaient les plus hauts sommets d'une Metropolis.
Il était une fois un petit ramoneur du nom de Lubicchi qui voulait absolument les voir, ces étoiles, malgré des inquisiteurs lui rappelant sans cesse qu'elles n'existaient pas et qu'il ne servait à rien de lever les yeux vers le ciel.
Il était une fois comme une marionnette, faite de bric et de broc, née un soir d'Halloween, un brin magique qui ne sait pas ce qu'elle vient faire dans cette ville au ciel bas, sauf à effrayer les enfants au terme d'une drôle de danse. Puis à se voir rejetée, moquée et décrite comme un homme-poubelle qui aurait pu figurer au casting d'un Final Fantasy.
Il était une fois une oeuvre d'animation qui débute sur les chapeaux de roues entre le climax de Toy Story 3 et les péripéties d'un jeu vidéo échevelé et fou avant de se montrer tour à tour sombre, mélancolique et solaire comme l'enfance. Pour emprunter de manière classique le chemin d'une émouvante histoire d'amitié et de complicité.
Une des réussites de Poupelle tient à ce personnage réceptacle à la dégaine improbable et à la candeur désarmante, qui ravit le coeur à chacune de ses apparitions à l'écran. Un héros malgré lui qui ne trahit jamais ses origines de livre pour enfants, tout en amenant le récit, par les rêves entretenus d'exploration et de découverte, vers les rives du constat du totalitarisme, voire même de la critique d'une société japonaise voyant d'un mauvais oeil ceux qui oseraient sortir du rang et relever la tête.
Un autre atout du film est son indéniable réussite graphique, dont le style au carrefour de toutes les techniques d'animation modernes permet de se draper dans un luxe de détails et de beauté des décors qui flatteront l'oeil.
Une beauté formelle au service d'un message universel de transmission, culminant dans un final émouvant qui ne laissera pas indifférent, tandis que les rêves étoilés d'un jeune garçon rappelleront l'universalité du message du Petit Prince.
Pour constater que toutes les étoiles se sont alignées pour faire de Poupelle une magnifique réussite en forme d'élan poétique tout aussi juvénile que sincère.
Behind_the_Mask, qui n'est pas encore bon pour la décharge.