"I propagate British cultural depravity."

The Lavender Hill Mob est un joli représentant de l'heure de gloire de la comédie britannique des années 40 et 50, dont les Ealing Studios constituent un peu la figure de proue avec des films comme Noblesse oblige, Tueurs de dames, Passeport pour Pimlico, ou encore L'Homme au complet blanc. Un film entièrement raconté en flashback depuis Rio de Janeiro où le protagoniste incarné par Alec Guinness coule des jours heureux après avoir fait fortune d'une manière bien singulière — l'objet du flashback. Dans ces premières minutes, il ne faut pas trop cligner des yeux pour apercevoir Audrey Hepburn dans l'un de ses premiers rôles, avec 5 secondes de présence et une petite phrase seulement.


L'histoire d'un convoyeur de fonds qui rêve de s'emparer des lingots d'or qu'il surveille régulièrement, et dont la rencontre avec un artisan fabricant de tours Eiffel en plomb, alliée à une promotion inattendue, précipitera les plans. L'idée est simple en théorie : l'or volé substituera le plomb et sera utilisé pour fabriquer des babioles dorées, envoyées en France pour pouvoir écouler la marchandise sereinement. Une grande partie de ce film, par l'auteur de Un poisson nommé Wanda 37 ans plus tard, est dédiée à l'élaboration et la mise en œuvre du plan, avec tout le charme distingué de Sir Guinness au service de la sophistication comique, pour ensuite embrayer sur le versant beaucoup plus expansif dans le loufoque, lorsque des touristes achètent sans le savoir les précieux souvenirs, enclenchant à ce titre une course-poursuite en deux temps : d'abord, les deux larrons à la poursuite des objets, puis les mêmes en fuite traqués par la police.


Le duo Stanley Holloway / Alec Guinness fonctionne vraiment bien à une époque où le buddy movie n'existait pas, dans un sens du burlesque typique, attendu, mais toujours aussi agréable. Le rythme souffre de quelques passages à vide, en abusant des poursuites, mais les nombreux "rôles" de Guinness, qui oscille entre différentes identités allant du bourgeois au petit fonctionnaire en passant par le malfrat fin calculateur, rehausse le tout. La descente délirante de la (vraie) Tour Eiffel, la fuite des deux compères (avec embrouille à l'aide de la radio), et quelques autres passages resteront au-dessus du lot, même si des films comme Whisky à gogo me paraissent supérieurs. Les parfums de whisky écossais, sans doute.


http://je-mattarde.com/index.php?post/De-l-or-en-barre-de-Charles-Crichton-1951

Morrinson
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le 23 avr. 2021

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