De la part des copains est typique des coproductions européennes qui étaient légion dans les années 1960-70. Jugez plutôt ; c'est un film franco-italien, tourné dans le Sud de la France, réalisé par un anglais, tiré d'un roman américain, avec des acteurs français, anglais, américains, italiens, et norvégiens !
Charles Bronson joue un homme retiré dans une petite ville du Sud, où fleurit sa société de location de bateaux, vivant en compagnie de sa femme, Liv Ullmann, et leur petite fille. Sa notoriété fait que sa photo va être publiée dans le journal local, et ainsi attirer l'attention de ses anciens partenaires soldats, du temps de la guerre de la Corée. Ils vont se rappeler à son bon souvenir...
Il ne faut pas oublier qu'en 1970, Charles Bronson était dans une carrière davantage européenne dont le sommet fut bien sûr Il était une fois dans l'Ouest, et il allait trainer ses guêtres dans des films italiens, espagnols, français, donc celui-ci, et Terence Young a su l'utiliser comme il le fallait, c'est-à-dire minéral, pas très bavard, et faisant parler son charisme à la place des mots.
Taillé dans un T-shirt noir XXS, laissant voir ses biceps, Bronson y est impeccable dans ce rôle double, celui d'un homme paisible qui a quand même abandonné ses amis durant la guerre, ce pourquoi ils le recherchent, pour lui faire payer.
Le reste du casting a quand même de la gueule, même si ça frise l'improbable, avec pas moins que Liv Ullmann, James Mason, Michel Constantin ou Jean Topart ! Alors, tous ne sont pas égaux, en particulier James Mason qui a l'air de s'en foutre comme de sa première chaussette, mais c'est par moment vraiment distrayant à voir, et il y a une courte poursuite de dix minutes, signée Rémy Julienne, qui vaut le détour, notamment pour la manière de prendre des raccourcis.
Comme je dis souvent ; avec ce genre de films, il ne faut pas chercher Antonioni à 14 heure, pour peu qu'on se laisse convaincre de ce casting improbable (Liv Ullmann croisant Michel Constantin), et qu'on soit sensible à la moustache de Charles Bronson, il y a de quoi se laisser emporter.