Le documentaire ne se focalise pas sur les ouvriers de France, mais sur une certaine minorité...
Le titre du film est trompeur, De mémoires d'ouvriers (2012) ne se focalise pas sur les ouvriers de France, mais sur une certaine minorité, à savoir les ouvriers de la Savoie (d'où est originaire le réalisateur). Pour toutes celles et ceux qui souhaitaient un documentaire sur le monde des ouvriers en général, vous serez déçu, pour les autres, ils apprendront tout un tas d'anecdotes, plus ou moins graves, comme par exemple la fusillade de Cluses en 1904 où des patrons tirèrent sur leurs ouvriers grévistes. Le film de Gilles Perret retrace l'Histoire des ouvriers des montagnes de Savoie, par le biais d'images d'archives, de témoignages d'ouvriers d'hier et d'aujourd'hui (et même des syndicalistes, un historien, ainsi qu'un prêtre-ouvrier). Gilles Perret revient avec eux sur la fin du XIXème siècle, le moment où tout a véritablement changé pour la Savoie, de l'industrialisation de la région en passant par les mutations opérées au sein de cette dernière par le biais de diverses constructions imposantes (et importantes économiquement parlant, allant des barrages hydroélectriques en passant par les stations de ski). Le réalisateur revient aussi sur le monde des ouvriers en général, avec quelques chiffres pour le moins alarmant "les ouvriers représentent 23% des actifs, pourtant ils n'occupent que 2% de l'espace médiatique" et comme il le souligne aussi, le mot "ouvrier" a même été remplacé par agent, opérateur ou collaborateur, comme s'il était nécessaire de supprimer le terme "ouvrier" des mémoires collectives.
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