Le dernier Hong Sang-soo aurait pu s'appeler Le chat, le poète et l'alcool ou encore deux salles, même ambiance, puisque nous sommes invités à deux conversations qui ont bien des choses en commun et, bien entendu, une saveur familière à tous ceux qui fréquentent le cinéaste coréen depuis de nombreuses années. Rien de très neuf, a priori, mais voir un nouveau film de Hong, n'est-ce pas vouloir y retrouver une petite musique qui n'appartient qu'à lui, déposée comme une marque de fabrique ? On peut toujours y traquer des éléments autobiographiques et il est permis de penser que le poète vieillissant auquel on a interdit l'alcool et les cigarettes ressemble un peu, beaucoup, passionnément, au réalisateur. Dans De nos jours, chacun cherche son chat et on s'y affronte dans un chifoumi endiablé, plutôt que de tenter de répondre à des questions existentielles qui, de toute manière, n'ont pas de réponse. Et comme presque toujours, à condition d'être dans un état réceptif, le récit modeste et un peu figé de Hong Sang-soo fait son petit effet et devrait conquérir sans mal ses aficionados. D'autant que la gracieuse Kim Min-hee fait partie de la distribution, bien que laissant volontiers la vedette à Ki Joo-bong, irrésistible dans le rôle de l'écrivain en plein sevrage qui craquera, peut-être, avant la fin du film.