Le cinéma de Hong Sang-Soo devient au fil du temps de plus en plus dépouillé, tirant même vers l'épure.
Deux situations : un écrivain reçoit un admirateur, et une ancienne actrice une débutante. Les conversations alternées présentent quelques similitudes.
On y parle de tout et de rien, en révélant le moins possible de ce qu'on pense, tout en buvant du soju et en jouant à chifourmi (sûrement la meilleure scène du film). L'ensemble ne tient debout que de justesse, par la grâce d'une intonation curieusement émouvante, la disparition fortuite d'un chat ou l'exposition improbable d'une collection de pantoufles.
On peut être saisi par la grâce de ce dispositif minimal, ou comme moi être plutôt déçu que le talent d'écriture de HSS se dilue dans ce qui apparaît comme une improvisation minimale, une sorte de haïku qui s'apparente à une conversation pour initiés, dont toute saillie est absente.Hong Sang-Soo est apparu à Cannes 2023 très diminué, souffrant énormément des yeux.
On espère qu'il reviendra un jour avec des oeuvres plus ambitieuses.
2000 autres critiques (et presque toute la filmographie de HSS) sur Christoblog : http://www.christoblog.net