Amis du réalisateur, Noah Baumbach et Jake Paltrow signent un documentaire sur Brian De Palma, où ce dernier parle durant près de deux heures de sa carrière, longue de plus de cinq décennies.
Il revient sur ses années de formation, où ses talents de voyeur faisaient déjà des scandales, jusqu'à ses premiers films signés en indépendants, et sur son avant-dernier film, Redacted. Le récit étant chronologique, et l'interview étant réalisée en 2010, Passion n'est pas évoqué, juste quelques scènes évoquant son rapport étroit avec les films d'Alfred Hitchcock.
De Palma cède de bonne grâce à raconter ses souvenirs, souvent sur un ton enjoué et relatant des anecdotes souvent étonnantes sur chacun de ses films, comme la première fin de Snake Eyes, qu'on voit ici pour la première fois. Tout en parlant, on voit et revoit des extraits de ses films, qui donnent envie de les redécouvrir : quelle maestria dans la mise en scène !
De l'utilisation du split screen dans Carrie, la steadycam dans L'impasse, l'incroyable plan-séquence dans le métro dans le même film, l'utilisation de la musique dans des oeuvres telles que Phantom of the paradise ou Les incorruptibles, voire le silence dans Mission : Impossible, c'est à un véritable esthète auquel on a droit.
Ce documentaire est une excellente porte d'entrée pour qui ne connait pas (ou mal) l’œuvre de Brian De Palma, mais il est un peu trop classique dans sa forme ; le réalisateur est seul à l'écran, parle durant 1h50, et voilà. Il y a bien quelques archives souvent méconnues, comme quand il était étudiant, ou celle avec Steven Spielberg et son téléphone dans la voiture, mais ça reste très lisse. Et surtout, ça aborde de manière quasiment méthodique un nouveau film tous les cinq minutes, et pas plus. Dommage, on aurait en savoir plus sur ses films.
Heureusement pour nous, Brian De Palma a été largement étudié, que ce soit en livres (le livre d'entretiens avec Samuel Blumenfeld et Laurent Vachaud) ou dans les dvd/bluray de ses films, qui sont généralement fournis en la matière.
Disons que ce documentaire reste une porte d'entrée correcte, mais on aurait pu avoir quelque chose de plus dynamique, et surtout de plus exhaustif sur les films abordés.