Un homme, une femme... Sauf que Jacques Audiard n'a rien de Claude Lelouch : pas de chabadabada, pas de course automobile, et la plage présente n'est qu'un obstacle de plus à surmonter pour les personnages plutôt qu'un lieu romantique. Audiard aime ses personnages, ses abîmés de la vie, en externe (Cotillard) ou en interne (Schoenaerts), qui ne se construisent pas mais se reconstruisent. Il les filme au plus près, sans fausse pudeur, érotisant leurs corps difformes, charcuté ou massif. Il évoque une histoire d'amour qui ne veut pas dire son nom mais ne s'en cache pas pour autant. Il a recours, parfois, à des métaphores trop faciles pour lui (l'accident du garçon) mais sait aussi faire preuve d'une poésie du morbide déjà esquissée dans Un prophète (l'accident de Cotillard). Surtout, il laisse deux acteurs magnifiques se sublimer, Cotillard toute en blessure et, surtout, Schoenaerts en force pure, physique mais aussi de jeu. Un trio extraordinaire, dont les défauts du film (j'ai beaucoup de mal avec le gosse, et le scénario reste un peu trop convenu) n'altèrent finalement que peu la performance réellement cinématographique.
Cinemaniaque
7
Écrit par

Créée

le 1 juin 2012

Critique lue 277 fois

2 j'aime

Cinemaniaque

Écrit par

Critique lue 277 fois

2

D'autres avis sur De rouille et d'os

De rouille et d'os
guyness
6

Il dérouille, éros

Autant dire qu’avant de m’y mettre, j’avais le cul entre deux chaises (roulantes). Sur l’étagère "à priori berk": un pitch improbable, Marion Cotillard dompteuse d’orques infirme (infirme, on est...

le 12 nov. 2012

62 j'aime

8

De rouille et d'os
Kenshin
5

C'est moignon comme tout.

J'ai pas forcement envie d'être dur avec ce film et pourtant je crois qu'il faut tarir d'éloge à son sujet. Au sujet de son développement si étiré, avec beaucoup de redondance. On ne saurait taire...

le 31 mai 2012

56 j'aime

8

De rouille et d'os
Gothic
7

Audiard-bleu-la varice !

Le voilà enfin, le rôle de sa vie. Enfin, Marion Cotillard nous scie les pattes ! L'ORQUE, IDEE SAUVAGE Stéphanie est jeune et jolie (si, arrêtez avec les insultes maintenant, elle est souvent...

le 25 avr. 2013

54 j'aime

7

Du même critique

Frankenweenie
Cinemaniaque
8

Critique de Frankenweenie par Cinemaniaque

Je l'avoue volontiers, depuis 2005, je n'ai pas été le dernier à uriner sur le cadavre de plus en plus pourrissant du défunt génie de Tim Burton. Il faut dire qu'avec ses derniers films (surtout...

le 21 oct. 2012

53 j'aime

2

Hiroshima mon amour
Cinemaniaque
4

Critique de Hiroshima mon amour par Cinemaniaque

Difficile d'être juste avec ce film : il faudrait pour pouvoir l'apprécier être dans le contexte socio-culturel de sa sortie, ce qui est impossible à reproduire aujourd'hui. Je distingue relativement...

le 4 juin 2011

52 j'aime

1

American Idiot
Cinemaniaque
7

Critique de American Idiot par Cinemaniaque

Il est amusant de voir comment, aujourd'hui, cet album est renié par toute une génération (et pas seulement sur SC)... À qui la faute ? À un refus de la génération née début 90 de revendiquer les...

le 14 janv. 2012

50 j'aime

3