Autant dire qu’avant de m’y mettre, j’avais le cul entre deux chaises (roulantes).

Sur l’étagère "à priori berk": un pitch improbable, Marion Cotillard dompteuse d’orques infirme (infirme, on est d’accord: je parle du mammifère Marion, pas du mammifère marin) et des images vues dans la bande-annonce dignes d’une pub pour cet établissement bancaire qui, c’est bien connu, ne fait pas de la banque comme les autres.
Dans le placard "oui tiens, pourquoi pas ?", Jacques Audiard, Mathias Schoenaerts et un titre à la limite de la poésie.

Autant dire qu’après avoir vu le film, ma position est restée strictement la même.

Dans le casier "plutôt réussi, voir pas loin de l’agréable": les deux acteurs principaux (oui oui, même la Marionnette), des dialogues hypra réalistes et quelques scènes bien senties d’où émanent des effluves fidèles à l’air du temps. Une vision plausible et non misérabiliste des "petites gens". Le personnage campé de manière magistrale par Schoenaerts est un reflet confondant de ce que l’on peut parfois croiser autour de soi, souvent avec un petit frisson désagréable. Sa façon glaçante de vivre toute relation avec autrui (son fils, ses conquêtes) est en tout point stupéfiant de crédibilité (dans l’écriture comme dans le jeu). Sa conception totalement anti-érotisée du sexe (d’où mon titre) fascine.

Dans la remise "ah mais oui : berk, parfaitement !": tous ces plans hypra codifiés peu digne de l’attente susceptible d’être placée chez un des rares auteurs encore ambitieux du paysage hexagonal (la meilleure analyse de ce point de vue peut-être lu ici : http://sens.sc/Sfgqy4, parfaitement résumé par Gallu), un fil narratif difficile à avaler (les circonstances rocambolesques de la prise de conscience de son rôle de père : au secours !) et quelques raccourcis désagréables (le personnage du poseur de caméras, le dénouement d’un combat de rue).

En fait, une scène résume parfaitement l’ambivalence du propos : quand Cotillard (est crue, c’est assez !) sur son balcon, retrouve le goût de vivre et reprend la chorégraphie de son ancien métier. L’idée n’est pas mauvaise, un début d’émotion affleure, aussitôt anéantie par la musique putassière du numéro à Marineland qui fait ressembler le moment à un mauvais clip de Shy’M.
guyness
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le 12 nov. 2012

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guyness

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