De rouille et d'os par Rom123

De rouille et d'os est un film puissant, lourd, dur, touchant et surtout brillant.

On est pris dès le début de l'histoire par ce mec violent, pauvre qui ne sait pas trop quoi faire de son gosse, qui se retrouve à squatter le garage de sa soeur et videur dans une boîte de nuit. Et là, par une transition scénaristique sublime, très fluide, on passe sur le personnage de Marion Cotillard qu'il rencontre en boîte.
On va ensuite rester avec elle jusqu'à son accident dans une scène absolument magistrale, la mise en scène est vraiment divine dans ce film, la manière dont il filme les orques est juste sublime, les passages dans l'eau également.
On va ensuite suivre la vie des 2 personnages, assez classiquement.
Ce qui frappe dans le film, c'est ce réalisme fou, tant dans les dialogues que dans les décors, la mise en scène et le jeu des acteurs, Cotillard et Schoenaerts sont vraiment monstrueusement bons, surtout lui, il a ce côté très sauvage, cette impulsivité primitive et en même temps une certaine tendresse. C'est un film dur, vraiment dur, sur la détresse humaine, sur la misère, qu'elle soit physique ou psychologique, la violence, la dureté de la pauvreté. Alors oui on peut lui reprocher d'être un peu lourd, tir-aux-larmes mais je vois pas en quoi ça serait un problème, la vie est parfois dure, pourquoi ne pas la montrer comme telle ?
Que dire d'autre à part que j'ai été transporté dans ce récit aussi dur que touchant, dans lequel on voit Cotillard perdre toute sa confiance, puis la retrouver en reprenant le dessus sur son handicap grâce à cet homme presque primitif qui ne la juge pas et ne la traite pas différemment des autres.
Y'a des scènes vraiment hyper fortes et marquantes, la scène de la banquise évidemment, celle de l'accident de Cotillard, l'engueulade avec la soeur, mais aussi les scènes de boxe qui sont vraiment brillamment filmées. La photo du film est d'ailleurs sublime, les couleurs et lumières sont somptueuses mais bon comme souvent chez Audiard de toute façon. Je pense à ce plan dans la neige avec les tous les arbres ou encore à celui où Cotillard retourne voir son orque.
J'ai vraiment été époustouflé par la scène de la banquise, surtout par la manière dont Audiard la filme, ce sublime plan où il tape contre la glace et le sang apparaît au fur et à mesure des coups.
Comme d'habitude chez Audiard, les seconds rôles sont très soignés ce qui rend le tout d'autant plus réaliste et touchant, première fois que Masiero ne m'insupporte pas, je la trouve même excellente dans son rôle.

Un film qui m'a émerveillé en traitant brillamment la solitude, la violence, la misère, le handicap et de ce fait la dureté de la vie. Probablement mon Audiard préféré.