Après le très médiatisé Un Prophète, Audiard revient dans nos salles avec son nouveau bébé, De rouille et d’os. Alors que son précédent film traitait d’un sujet poignant et dur, le milieu carcéral, il nous propose ici un mélodrame qui nous prend aux tripes, sans pour autant tomber dans les clichés pathétiques. Les séquences se suivent, et ne se ressemblent pas. Le film ne fait pas pleurer, c’est comme si les personnages faisaient tout pour qu’ont ne les plaignent pas. Ce film marque aussi le retour de Marion Cotillard sur la scène française. L’actrice multi récompensée n’avait effectivement pas tourné en France depuis plusieurs mois, se concentrant d’avantage sur ses projets américains. Elle a d’ailleurs tourné ce film en parallèle avec le dernier Batman, attendu dans quelques semaines. Contrairement à d’habitude, elle apparaît complètement naturelle dans le film, elle n’est pas maquillée, et n’est pas du tout mise en valeur.
De rouille et d’os va donc mêler des séquences de vies quotidiennes, alternant celle de Cotillard, et celle de Matthias Schoenaerts. L’acteur explose littéralement l’écran tant il transcende son personnage. On le déteste, on l’aime et on finit par le plaindre. Audiard ne nous donne pas une banale histoire d’amour, mais au contraire il nous jette à la figure la rencontre de deux personnages abattus, détruits, qui ne croient plus en rien, et qui finiront par se reconstruire ensemble. Finalement, il n’y a absolument aucun personnage avec « une vie normale » dans ce film, tous subissent la vie, plutôt que d’en profiter pleinement.


Seul point négatif, pour moi, c’est la longueur du film. Le réalisateur entrecale des séquences d’images, de fonds d’écrans, certes magnifiques, mais sans intérêt pour le film.


Bref, je vous conseille d’aller voir De rouille et d’os. Attendez-vous à un mélo pour ne pas être déçu, mais ceux qui iront voir ce film dans cette optique, auront aussi la chance d’être surpris par le nouveau film de Mr Jacques Audiard.

SaraDugast
7
Écrit par

Créée

le 7 mai 2015

Critique lue 190 fois

SaraDugast

Écrit par

Critique lue 190 fois

D'autres avis sur De rouille et d'os

De rouille et d'os
guyness
6

Il dérouille, éros

Autant dire qu’avant de m’y mettre, j’avais le cul entre deux chaises (roulantes). Sur l’étagère "à priori berk": un pitch improbable, Marion Cotillard dompteuse d’orques infirme (infirme, on est...

le 12 nov. 2012

62 j'aime

8

De rouille et d'os
Kenshin
5

C'est moignon comme tout.

J'ai pas forcement envie d'être dur avec ce film et pourtant je crois qu'il faut tarir d'éloge à son sujet. Au sujet de son développement si étiré, avec beaucoup de redondance. On ne saurait taire...

le 31 mai 2012

56 j'aime

8

De rouille et d'os
Gothic
7

Audiard-bleu-la varice !

Le voilà enfin, le rôle de sa vie. Enfin, Marion Cotillard nous scie les pattes ! L'ORQUE, IDEE SAUVAGE Stéphanie est jeune et jolie (si, arrêtez avec les insultes maintenant, elle est souvent...

le 25 avr. 2013

54 j'aime

7

Du même critique

My Week with Marilyn
SaraDugast
5

Critique de LadyS

A l’heure où la mode est au biopic, « La Môme », « La dame de fer » ou plus récemment « Cloclo », une idole comme Marilyn Monroe ne pouvait échapper au sien. Pourtant, ce n’est pas la vie de...

le 7 mai 2015

1 j'aime

Precious
SaraDugast
8

Critique LadyS

On ne peut ressortir que choqué en terminant cette histoire. Precious est le genre de film qu’on n’oublie pas, et dont on a besoin de parler. L’actrice principale nous offre un grand moment de...

le 7 mai 2015

1 j'aime

Dark Shadows
SaraDugast
7

Critique de Dark Shadows par SaraDugast

Que dire de Dark Shadows, le dernier né de Burton. Et bien, pas mal du tout ! Après le désastre d’Alice au pays des merveilles, coproduction « Disney-esque » à but « devenir président du jury à...

le 7 mai 2015