Dead Leaves
7.4
Dead Leaves

Moyen-métrage d'animation de Hiroyuki Imaishi (2004)

"Action pure non-stop !" : combien de fois elle vous a menti cette tagline ? Sur combien de films, allant du mauvais à l'excellent, on l'a utilisée pour berner les fans de cinéma explosif ?


Dead Leaves, lui, la mérite, mais il s'en passe. A vrai dire, il s'en fout sûrement. Pourtant, il est un cadeau du ciel, un fantasme enfin assouvi. Un homme à tête de télévision, une jeune-fille sexy. Tous deux se réveillent à poil et amnésiques. Qui sont-ils ? Pitch banal mais ouvert à toutes les directions. Dead Leaves n'en prendra qu'une : celle du bourrinage hyperactif arrosé d'humour hystérique. Une course-poursuite qui va du point A au point B. Pas de chichis. Entre les deux, c'est l'Apocalypse.


Film de SF, film de prison, comédie trash... Dead Leaves pulvérise tout ce qui a le malheur d'aller moins vite que la lumière. Sauf les flingues. Il en fait une orgie, une tempête. S'amusant des règles de la physique la plus élémentaire, il les noie sous un déluge d'excentricité qui contamine TOUT : les couleurs, le design, le rythme, le découpage, les dialogues, la narration et les personnages, volontairement taillés à la hache, jusqu'aux plus secondaires.


Pourtant, il arrive régulièrement que les coups de feu cessent et que l'humour prenne le dessus. Mais même là, l'énergie brute, celle qui vous colle des papillons dans le ventre et un sourire coupable, persiste, gigote dans un coin du cadre avant d'en faire péter les bords et de relancer la machine. Fait en live, Dead Leaves aurait coûté une fortune, tué la moitié de ses cascadeurs et provoqué une série d'infarctus au sein du comité de censure. Animé, le film l'est, dans tous les sens du terme, goinfré par l'amour de la destruction rigolarde.


Regarder Dead Leaves, c'est se faire un plan à trois avec Godzilla et King Kong. Ca se ressent, ça se vit, et ça nous arrache la tête avec un bonheur tel que l'on continue de se marrer, là-bas, aux confins de l'espace, la gorge en flammes et les abdos en miettes. Dead Leaves diffuse plus de hargne et de mauvais goût en un plan qu'on ne saurait en tolérer en 3h. Il ne dure que 50 minutes mais c'est de l'overdose permanente. Et ça fait un bien monstre.

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le 24 juil. 2014

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Fritz_the_Cat

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