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Chamanique...
Dead Man, c'est un western halluciné, une échappée mystique et destructrice d'un pauvre comptable (Johnny Depp) brusquement propulsé dans le monde sauvage du far (far) west. Le far west intriguant,...
Par
le 27 avr. 2011
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Memento Mori
Il est toujours préférable de ne pas voyager avec un mort.
Henri Michaux.
En quelques lignes :
Bill Blake (Johnny Depp) arrive à Machine, ville de l’Ouest américain où il a postulé comme comptable chez M. Dickinson (Robert Mitchum). Après un concours de circonstances amoureux qui le verra grièvement blessé et meurtrier un peu malgré lui, il entamera une longue errance en compagnie de Nobody (Gary Farmer), Indien solitaire persuadé que son nouvel ami n’est autre que le poète anglais William Blake.
Et en un peu plus
« Il est toujours préférable de ne pas voyager avec un mort », nous avertit Dead Man dès son ouverture, à travers les mots du poète Henri Michaux. Un avertissement ironique, bien sûr, car la mort, les morts sont partout, dans l’anti-western de Jim Jarmusch, sorte de voyage funèbre et poétique dans les décombres d’un genre quasi-disparu, oraison américaine bercée par les riffs mélancoliques du loner Neil Young, film aux allures d’épitaphe gravée tout en finesse sur la pierre tombale de tous les cowboys d’autrefois.
Cette épitaphe, nous l’avons retrouvée :
Dead Man (1995 - ?)
Ci-gisent, au milieu de cercueils à ne plus savoir qu’en faire, parmi les trophées de chasse et les crânes-vanités, dans un Ouest américain dépossédé de sa couleur, William Blake, poète ou comptable, ses délices exquis, sa nuit infinie, Thel, ses fleurs de papier, un faon et tout cela dans la mer, au loin. Ci-gisent les grands disparus de nos mythologies littéraires, Joseph Conrad pour sa remontée de rivière, Homère pour Nobody, Long-fellow, Rimbaud. Ci-gît Robert Mitchum, l’irascible et bardé d’armes Dickinson vu ici pour la dernière fois. Ci-gît le rêve américain mort dans le fatras du capitalisme sauvage et de l’industrialisation. Ci-gît le cowboy, sa dégaine mâle, ses cuirs de bonhomme, sa violence, son tabac. Ci-gît le visage pâle, conscience hantée par les spectres d’Indiens.
À eux, ce poème-tombeau.
L’hommage au Dead Man se tiendra en l’Aula, ce 24 février 2022, à 16h10.
Et en quelques images :
Lien vers le trailer alternatif.
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Créée
le 22 mars 2022
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