Réussite mineure dans la filmographie de James Wan, Dead Silence se distingue pourtant du tout-venant des productions horrifiques américaines par le primat accordé non aux sursauts, quoique présents, mais à la création d’une atmosphère oppressante : des poupées partout, avec ce mur fait de boîtes dont les occupants vous observent, une vieille femme cachée sous les fondations de la maison, une figure paternelle curieusement figée, jusqu’au retournement de situation exceptionnel et effroyable.
Pour autant, nous avons l’impression que le cinéaste, heureux de son twist, pense l’investigation comme du remplissage entre une situation initiale et son dénouement ; les indices sont disséminés, se rassemblent et prennent sens enfin. Certes. Le souci, c’est que l’intrigue s’avère des plus conventionnelles, pour ne pas dire plate, et que le personnage principal ne dégage aucun charisme, aucune puissance de jeu – difficile de s’y attacher. Quelques incohérences, quelques invraisemblances aussi confirment l’idée d’un ventre mou que Wan ne muscle pas par souci de rendre sa clausule grandiose. On est loin de la maestria du premier volet de la saga Insidious, chef-d’œuvre du genre, auquel Dead Silence semble servir de brouillon on ne peut plus recommandable.