Un silence de mort en effet...
En tant que scénariste de Saw, James Wan s'est fait connaître en tant que machiavélique conteur d'histoires où tout se joue dans les dernières minutes et où les membres terminent toujours loin de leurs places d'origines. Voulant changer d'air après l'usine à chair à saucisses qu'est devenu la franchise à laquelle il a donné naissance, il est allé voir du côté des marionnettes. Sommes-nous plus proches de Chucky ou de Tatayé ?
Dans les faits, Dead Silence doit faire flipper. Les marionnettes au regard vicelard, ca fait peur dans l'absolu. Si on rajoute une musique un peu dramatique, grandiloquente à la Saw et qu'on y insère très peu de dialogues, le caleçon est déjà à moitié humide. Normalement.
Sauf qu'ici, on prend son temps. Le spectateur saisit toute la mesure d'une heure trente au visionnage de ce métrage qui ressemble fort à un mauvais sketch de Creepshow. Premièrement, c'est longuet. Zieuter un gars qui parcourt une vieille baraque jusqu'à inspecter chaque planche, ca va bien 30 secondes. Moins quand ça dure 10 minutes. Avec une galerie de personnages restreinte à 6 personnes et à des acteurs creux et inexpressifs, on ne se sent jamais concerné et l'empathie est un sentiment qui restera bien loin de ce somnifère sur pellicule.
De plus, on n'évite pas les clichés. Bien sûr, si je me trimballais une marionnette d'un mètre, moi aussi je la metterais en situation de manière à ce qu'elle me foute les boules au moindre coup d'oeil. Et vas-y que je l'assoie sur ma banquette arrière, à côté de mon lit dans ma chambre d'hotel ou carrément dans mon canapé. Plus gros tu meurs. D'une énormité absolue, James Wan oublie toute sa roublardise chez lui et nous sert un plat réchauffé à peine digne du téléfilm du jeudi soir de M6 dans les années 90.
Chiant, mou et muet comme une carpe, Dead Silence porte bien son nom. Si le silence est mort, le film aussi. Rien ne s'y passe, l'histoire est banal et le traitement déjà vu 1000 fois. Celui qui aurait du passer pour le petit moment divertissant d'un soir devient une épreuve pénible contre le sommeil. Et ce n'est pas le finish totalement bidon calqué sur Saw qui me réconciliera avec ce nanar, qui se prend même trop au sérieux pour pouvoir en rire.