Deadly prey / Ultime combat fait partie de ces nanars devenus cultes au fil du temps, aussi bien aux USA qu'en France où on a eu droit à une superbe VF ("Ami ou ennemi ?!")
On a de la chance, c'est rare, mais le réalisateur est resté en activité durant toutes ces années, et ayant remarqué la popularité de son film, a décidé de tourner une suite, 27 ans plus tard.
Je ne sais pas par contre s'il est courant que son film était apprécié en tant que nanar, car pour cette suite il semble se prendre très au sérieux, cherchant à faire un vrai film d'action au premier degré. Et en même temps, tant mieux, car si Deadliest prey avait été fait avec dérision, il n'aurait pas été aussi appréciable.
Le premier constat, c'est que David A. Prior n'a pas eu les mêmes moyens. Ou alors il eu autant de budget que dans les années 80, ce qui ne suffit plus aujourd'hui à avoir la même qualité. De série B, on passe à du Z avec Deadliest prey, qui fait bien cheap, et ce dès son générique de début, entre les cartons de texte des plus simplistes et les coups de son entre chaque plan ! Il faut croire que le monteur et le mixeur (s’il y en a eu un) de Deadliest prey ne connaît pas les fondus !
Tous les acteurs importants de Deadly prey sont de retour, mais vieux, ridés, voire bedonnants. Il y a même le retour du type qui mourrait dans le 1, sauf qu’il joue son frère jumeau. En plus vieux et plus gros.
A côté, les Expendables sont tout jeunes, tout frais. Et la plupart des comédiens cabotinent à mort, en particulier le méchant.
Vu l’amateurisme ambiant (effets de mise en scène moches ou lourds, image saturée, etc), on croirait un film de potes, fait dans la forêt le week-end. Et il y a probablement vraiment de ça dans Deadliest prey, qui marque les retrouvailles de tout ce groupe après presque 30 ans.
Parmi les rares nouveaux personnages, il y a 3 hackers, qui ne servent strictement à rien.
Autrement, l’histoire ne comporte presque aucune nouveauté, c’est même un copié/collé.
Le méchant, Hogan, sort de prison après 27 ans (wink wink), il kidnappe le héros, Mike Danton, le balance dans la forêt et lance ses hommes à sa poursuite. Oui voilà, pas besoin de se casser la tête, c’est aussi simple que ça.
Et par la suite, Deadliest prey reprend tous les points d’intrigues, toutes les scènes un peu marquantes du 1. C’est amusant au début, David A. Prior a dû s’imaginer que ça ferait un joli hommage, mais au final c’est assez décevant, surtout que j’aurais voulu voir un des méchants mourir différemment…
En revanche, le cinéaste a voulu éviter de reprendre les moments plus calmes, où Danton se cache. Non, au lieu de ça il y a 5 fois plus de combats… ce qui est dingue quand on voit comme les affrontements sont mous ! Le héros se bat contre des types 2 ou 3 fois plus jeunes, censés être trop forts, mais il fait un tour sur lui-même et donne lentement un coup, et hop ils sont morts.
Et le montage n’aide pas, à être toujours en retard. Le film entier est dépourvu de rythme.
Ce qui est ironique, c’est que les gens qui regardent les combats (oui car tout est filmé et diffusé sur le net et à la TV) font remarquer que là, c’est pour de vrai, c’est pas comme dans Rambo ou Terminator.
Mais la majorité du temps, la chasse à l’homme consistent en d’innombrables séquences, qui finissent par toutes se ressembler, où les personnages courent dans la forêt, en petite foulée, comme s’ils faisaient leur footing.
La musique se veut énergique (avec ses trois notes qui reviennent toutes les 15 secondes), mais elle rend ces passages encore plus ridicules.
Et des fois les personnages se croisent, soit Danton sort comme par magie de derrière un arbre, ou du bord du cadre, soit il apparaît comme ça, l’air de se douter de rien. Ou alors des fois, le combat est simplement pas amorcé, les ennemis sont juste là, apparus de nulle part, et ça se fighte.
Deadliest prey est comme Deadly prey, mais en moins bien. Ouaip, ça veut tout dire.
(je regrette juste qu'il n'y ait pas de répliques aussi mémorables)