Deadly Dream Woman… rien que le titre en impose. Pour peu qu’on se soit arrêté devant l’affiche du film, l’intérêt est grandissant lorsqu’on aperçoit une Sharla Cheung Man masquée, espèce de Fantômette en mode adulte puisqu’armée (ou bien Connie Chan dans The Black Rose, 1965). Pourtant, un nom retient notre attention, celui de Wong Jing. On ne connait que trop bien ses productions et autres réalisations des années 90. Du coup, la curiosité fantasmée peut se muer en une espèce de crainte programmée.
Deadly Dream Woman s’ouvre de bien belle manière. Un actioner pur et dur dans lequel l’actrice susmentionnée, virevoltante donne de sa personne au milieu d’une fusillade et de combats au corps à corps. On la découvre arborant son costume comme une super-héroïne tout droit sortie d’un comics. Passé la surprise de cet accoutrement farfelu (n’a-t-elle pas peur de se ridiculiser devant les mafieux travaillant avec son père ? A 6 ans d’accord, une fois adulte…), on assiste à une exposition où les corps s’amoncellent jusqu’à l’incident qui mène à l’amnésie de notre héroïne masquée. Après ce bal fait de fureur, le développement est tout autre. C’est ce que l’on pourrait qualifier de « melting-pot à la Wong Jing ». On entre de plein pied dans cette comédie qui insuffle une dimension romantique (Jackie Cheung en mécano muet) et sexy (Chingmy Yau) ainsi que quelques soubresauts d’actions (l’intrigue secondaire avec Ken Lo). Les différents personnages flirtent plus d’une fois avec le cabotinage de leur acteur lorsqu’ils ne baignent pas en plein dedans. Deannie Yip en maquerelle, Ken Lo en bad guy caricatural. On pourrait également citer ce duo de malfrats vietnamiens, hommes de mains de Jaguar agissant sans aucune contrainte. Ils apporteront d’ailleurs la scène « hard » du film, celle d’un viol. Wong Jing synonyme de fourre-tout quelque peu bancal à la fois réjouissant et consternant. L’humour est loin de toujours convaincre, même s’il est plaisant de voir à l’écran Deannie Yip et Chingmy Yau, mère et fille, l’une joueuse invétérée et endettée, l’autre finalisant l’amour de sa vie tout en vivant comme hôtesse de bar. La faiblesse du développement n’est que propice à préparer le dénouement. Une conclusion qui se révèlera explosive. Le personnage de Ken Lo doit payer sa trahison du début de film et la vengeance personnifiée par Nightingale/Chanel ainsi que ses acolytes se fera en bonne et due forme : gunfights et explosions, en prime un Ken Lo/Jaguar en mode WTF ?!
Avec quelques idées sympathiques ou carrément audacieuses (sans pour autant être merveilleuses), Deadly Dream Woman n’échappe pas au fait qu’il soit un film brinquebalant. La recette ne parvient pas toujours à s’imposer d’elle-même, souvent poussive, parfois indigeste.
(voir peloche et + : https://hongkongmovievideoclub.wordpress.com/2014/05/28/deadly-dream-woman-1992-taylor-wong-avis-review/)