Le Ryan Reynolds Show

Après une apparition bafouée dans Wolverine et un test-footage en CGI déjanté (qui a permis aux producteurs de se décider), voici enfin Deadpool sur grand écran dans un film à lui tout seul. Les trailers nous promettaient un film d'action déjanté et subversif où le plus fracassant des anti-héros Marvel allait dézinguer du méchant en enchainant les blagues douteuses. Résultat : le long-métrage tient ses promesses mais c'est tout. Car oui, Deadpool est une déception.

Entrecoupé d'un long flashback récurrent sur des origines modifiées (qui risquent de ne pas plaire aux fans), le film ne se contente quasiment que deux décors principaux, une autoroute et un chantier. Le reste n'est qu'amas de gags pas souvent drôles bien que parfois très violents (tout le monde prend cher, de Hugh Jackman à Green Lantern en passant par les producteurs un peu fauchés du film). Et outre un générique de début dingue et quelques scènes d'action virevoltantes, rien de vraiment folichon à se mettre sous la dent.

On en vient même à trouver Deadpool lourd par moment, la faute à un personnage finalement pas aussi déjanté que sur le papier, beaucoup moins psychopathe et beaucoup moins méchant. Car d'un anti-héros sans réel camp avec de gros troubles psychologiques qui séquestre une aveugle chez lui pour se sentir moins seul, Deadpool est devenu ce qu'il disait ne pas être : un héros qui sauve sa meuf de méchants et qui peine à avouer ses sentiments, lui qui est revenu d'entre les morts défiguré. Vous avez dit Spawn ?

Allant à la facilité, parfois par manque de budget parfois à cause d'un humour pas très recherché, Ryan Reynolds campe un Deadpool en chair et en os visuellement parfait mais sans cet humour noir qui caractérisait le comics. Nous nous contenterons ainsi d'une parodie de films de super-héros de temps en temps fendarde mais bien en deçà des attentes.