Enfin ! Après une campagne promotionnelle qui nous promettait du lourd pour l'adaptation des aventures du mercenaire le plus déjanté de l'écurie Marvel, on peut désormais assister à ce retour en force du personnage sur grand écran (oui, mon objectivité est partie très très loin cette fois).
Reprenons du début : "Wade Wilson, mercenaire loquace, se voit proposer un remède d'un genre nouveau afin de soigner ses cancers. Les expériences menées sur lui laisseront notre anti-héros avec un facteur guérisseur digne de Wolverine et une tête disons ... disgracieuse.
Le mercenaire disert se lance dès lors dans une vendetta sanglante contre ceux qui lui ont volé son visage et son âme sœur (dans cet ordre)."
Certains spectateurs penseront surement que ce n'est qu'une autre banale origin story. Raconter la naissance du Merc with a Mouth n'est déjà pas en soit une chose facile, le personnage se plaisant à raconter différentes versions de sa propre histoire, toutes plus étranges les une que les autres (l’excellent comics "Il faut soigner le soldat Wilson" en est un exemple). Le film ne s'inspire donc d'aucun récit publié jusque ici par la Maison des idées et ne conserve qu'une seule chose : le personnage, son essence même. Ryan Reynolds (qui a rendu ce film possible, on l'embrasse au passage) nous offre ici une adaptation explosive et drôle du personnage. Le résultat n'est peut être pas parfait, mais le studio a osé ! Le film Deadpool est en soi une très grande prise de risque, et c'est une des principales raisons qui m'a décidé à aussi bien noter ce dernier. Cet année nous allons nous ruer dans les salles pour voir Batman v Superman, Captain America : Civil War, X-Men : Apocalypse, Docteur Strange... mais je pense déjà que seul Deadpool se démarquera de ces productions. Le film brise vraiment les codes du genre et nous offre une immersion inédite dans la tête du mercenaire disert. Voir Deadpool c'est tout d'abord passer un moment avec le personnage.


Dès les premières minutes du film, Miller nous prouve qu'il a trouvé le bon ton.


On assiste à un renouveau des habituels credits, nous faisant visiter la voiture renversée que l'on découvrait pour la première fois dans le fameux test footage (ici bourrée de clins d’œils et d'arrêts sur image délicieusement gênants) et réécrivant le casting du film avec une hilarante auto-dérision. Du reste, Deadpool n'est qu'un enchaînement efficace de référence et de gags en tout genre, parfois gras et sordide tout en évitant le lourd. On distingue vraiment deux personnalités dans le film : Wade Wilson et son alterego en lycra rouge. En choisissant d'alterner la vendetta de l'un avec les origines de l'autre, Tom Miller nous permet vraiment de discerner chacune des facettes du plus détraqué des mercenaires. On pourra reprocher au film un certain dégonflement dans son deuxième acte lors de son attardement sur la transformation de Wade, mais c'est aussi un aspect plus sordide et fascinant du personnage que l'on découvre. On éprouve grâce à cela une réelle compassion pour Wade, que l'on ne soupçonnerait pas pouvoir ressentir en allant voir une adaptation du plus trash des personnages Marvel. On retrouve ainsi dans le film chacun des éléments des comics : l'humour, le sexe, le sang, le quatrième mur, la pool-o-vision, les explosions, Al... Bob !! Après personnellement je me demande pourquoi Deadpool a été rated-R aux Etats-Unis ou encore interdit en Chine (c'est nettement moins sanglant qu'un Tarantino et le film reste globalement sage).


Plus simplement : Le respect ? Il est intact cette fois merci !
Si vous voulez détruire une grande partie du fun du film, n'oubliez pas d'aller le voir en VF. On connaît la qualité du jeu vocal de Ryan Reynolds (notamment dans l'exeptionel The Voices où il incarne pas moins de quatre personnages différents à l'écran !) et c'est ici sa voix qui donne une âme au personnage. Cette performance nous permet de percevoir chaque expression et sentiment du personnage, même si pendant la majeure partie du film il est masqué ! De même pour Stefan Kapičić qui prête ici sa voix au plus russe des mutants : Colossus. Trait du personnage non-retranscrit en VF, le personnage EST drôle de par cet accent russe. Loin de moi l'idée de critiquer l'ancien Colossus des films X-Men, mais on a ici la meilleure adaptation possible du personnage à l'écran, notamment de par son look. La coupe si droite et lisse du personnage, sa taille pantagruélique, son regard. La Fox nous offre ici un véritable hommage au travail fait dans les comics X-Men.
En somme : la VO ? Elle est essentielle.
Le costume du mercenaire disert est, je pense, un des meilleurs réalisés jusqu'à ce jour. Bon nombre de fans se demandaient comment le studio reproduirait l'expressivité des yeux du masque de Deadpool et le résultat est tout simplement impeccable. On perçoit chaque mimique du personnage, chaque expression. De même pour l'actualisation du costume de Colossus qui tranche avec les habituels justaucorps des X-Men, pour nous offrir une véritable tenue de combat faite POUR lui. On notera aussi le design simple mais non moins efficace de l'uniforme de Negasonic teenage warhead, nous rassurant sur le futur de l'habillement de l'école Charles Xavier pour jeunes surdoués.
En gros : Les costumes ? je veux les mêmes à la maison !
Néanmoins, de nombreuses critiques se plaignent de la pauvreté des décors du film. La chose est que l'on en a tout simplement peu (voir pas) besoin. Le mercenaire évolue dans différents tableaux soignés, que se soit une simple autoroute ou encore le gigantesque navire abandonné (qui n'est pas sans nous rappeler l'allure d'un héliporteur si vous voulez mon avis). Les décors permettent ici de faire ressortir l'éclat du costume écarlate de Deadpool. L'aspect grisonnant de l'arrière-plan amplifie le côté cartoonesque de l'action, tranchant avec le rouge écarlate du costume du mercenaire disert.
En bref : Les décors ? Ils ne sont pas fabuleux mais ne desservent pas pour autant le récit.
Cependant, si il y a une chose qui peut paraître décevante dans ce film, c'est la pauvreté de sa bande son. Après la qualité des morceaux choisit lors des différentes bandes annonces, on pouvait s'attendre à un nouveau cri d'amour à la musique des années 80 du même acabit que celui des Gardiens de la Galaxie. Tom Miller avait lui même fait cette comparaison d'ailleurs ! Ainsi outre certains morceaux qui dynamisent les scènes d'actions et l'aspect comique de certains passages, on reste sur notre faim. Qui en sortant de la séance est capable de fredonner le thème principal du film ? Personne et c'est dommage.
Plus simplement : La musique ? Il aurait mieux valu ne pas teaser le public sur ça Tom !
Deadpool réussit donc à se démarquer des autres films du genre en adoptant un ton radicalement différent et rafraîchissant. On ressort tout simplement heureux, sachant que, cette fois le studio a respecté le matériel de base et que le personnage a désormais sa place bien a lui dans l'univers X-Men. Le film n'est pas parfait, mais il mérite d'après moi une telle note pour avoir tenté quelque chose de nouveau et réussi. On souhaite voir des films nouveaux, ou plutôt, on veut qu'il existe un trublion en habit rouge moulant pour briser les codes et nous rappeler que le genre nous réserve encore des surprises.

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le 10 févr. 2016

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