Des choses gentilles à dire sur ce film :


Honnêtement, un found footage horrifique qui suit les pas d’un youtubeur une bonne heure et demie durant, pfffff... Sur le papier, Deadstream part quand-même avec de gros gros handicaps. Réalisateurs plutôt malins et plutôt doués, Joseph et Vanessa Winter en ont fait une force.

Déjà, le found footage n’est pas utilisé, chez eux, comme une solution de facilité absolue qui sert de cache-misère à une réalisation paresseuse et quasi amateure comme on le voit trop souvent mais bien une technique de narration à part entière. C’est ainsi que l’arsenal de caméras dont dispose Shawn, le youtubeur (Joseph Winter) va être mis à profit pour mieux surprendre : c’est soigné, c’est lisible, c’est fluide sans être ronronnant, c’est dynamique sans être épileptique, et du coup le résultat peut prendre aux tripes tout comme il peut faire rire de bon cœur (ces plans larges où on voit Shawn se croûter et s’enfuir comme un gamin juste après avoir vu un gros plan de son visage déformé par la peur sont redoutables).

La possibilité de naviguer d’une caméra à l’autre sans que tout ne soit dévoilé pour autant est l’intérêt du personnage de Shawn. Son rôle de youtubeur permet aussi d’avoir une interaction avec d’autres personnages via des réponses/conseils vidéos ou des commentaires qui défilent à côté des images qu’il met en ligne « removed by moderator » compris qui vont dynamiser l’ensemble du found footage. Mais, ce n’est pas juste un alibi narratif pour autant, pas plus qu’il n’est posé comme la caricature d’un influenceur, Shawn est un vrai personnage à part entière, aussi complexe qu’il peut être crétin, aussi puant qu’il peut être touchant.

En quête de rédemption, la vanne de trop a fait fuir ses sponsors et ses followers, Shawn se fixe donc comme but de passer une nuit, filmé naturellement, dans une maison hantée... ce faisant, il réveille un esprit revanchard. Il le réveille non pas par sa simple présence mais par ses propres agissements, par son manque de culture, par son impulsivité... et de la même manière, c’est sa propre bêtise qui l’empêche de partir. De ce point de vue, la filiation avec Evil Dead et le personnage de Ash tel qu’il a fini par s’inscrire dans le panorama de la comédie horrifique est évidente. Le récit suit d’ailleurs une trajectoire similaire : maison hantée, réveil par maladresse d’une force obscure aussi terrifiante que facétieuse, peur panique et drôle qui laisse place à un courage aveugle...

Une très bonne surprise en somme.



Voir les 13 ingrédients du bingo des clichés de ce film

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Réalisation

Bagarre | Se fait écraser une chaise sur le dos - Grammaire | Sauts de peur et hurleurs

Réalisation > Accessoire et compagnie

Tension | Cadavre qui disparaît mystérieusement

Réalisation > Surprise !

Faux suspense | Ouf c’est juste un ami qui fait une blague !

Scénario > Blague, gag et quiproquo

Calembour - Coup dans les couilles (gag) - En fait des caisses (personnage) - Est éclaboussé·e par un fluide - Pipi, caca, prout

Scénario > Contexte spatio-temporel

Début d’orage au moment opportun

Scénario > Dialogue

Phrase-choc

Scénario > Élément

Référence grossière à la culture populaire

Thème > N’importe quoi

Trop con·ne | Ces gens font des trucs complètement con

---

Barème de notation :

  • 1. À gerber
  • 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
  • 3. On s'est fait grave chier
  • 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
  • 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
  • 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
  • 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
  • 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
  • 9. Gros gros plaisir de ciné
  • 10. Je ne m'en lasserais jamais

Critique lue 18 fois

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