Dear Wendy est certainement l'un des films de chevet des membres de la NFA (la ligue pro-armes américaine), au moins jusqu'à sa fin qui rééquilibre (à peine) la balance, tant son scénario n'a de cesse de vanter la possession et l'utilisation des armes à feu. Gênant pour ceux qui ne partagent pas le goût de ces objets de mort, on tente de passer l'éponge sur les discours puérils tels que "si l'on ne s'en sert pas, cela n'est pas dangereux" ou "j'aime la puissance que sa possession me procure", pour regarder du côté de la profondeur intellectuelle du film, et cela pique encore plus. Délectez-vous d'un jeu d'acteurs pitoyable (Jamie Bell, subjectivement seule tête connue, est en-dessous de son talent, surtout à cause de son rôle ridicule), d'une fin violente totalement gratuite et sans morale (on continue d'entendre sa voix-off amoureuse de son arme, donc il n'a jamais compris tout le mal que faisait son revolver, à lui comme à son entourage, un échec cuisant d'évolution du personnage), d'un groupe d'ados qui se veut adultes mais font des gamineries de cour primaire, et surtout un scénario digne d'une mauvaise farce : le jeune homme qui tombe amoureux de son revolver qu'il nomme Wendy, lui écrit des lettres enflammées ou hésite à l'épouser, le triture dans la poche de son pantalon en soulignant le plaisir que cela lui procure (oui, on a compris le sous-entendu...). Ce concentré de ridicule est souvent incompréhensible de mauvais choix artistique (le groupe de personnage voulait faire un concours du chapeau le plus laid ? C'est plus que réussi) ou narratif (l'handicapé qui re-marche d'un coup à la toute fin...), on se sent face à un film qui semble totalement immature. Un film qui adore se tirer des balles dans le pied.