Des choses gentilles à dire sur ce film :
Premier film de Stephen Norrington, qui réalisera 4 ans plus tard Blade, Death machine est un film de série B tout à fait réjouissant.
Un peu foutraque dans sa première moitié, il se recentre ensuite à l’arrivée de sa vedette, la « Death machine » qui n’aura de cesse de vouloir mettre en pièces un petit groupe de personnes.
Pour un film fauché, ce monstre mécanique est réellement impressionnnant : si la vitesse de la machine transcrite par la réalisation empêche de bien lire toutes les scènes d’action, elle donne en revanche une impression folle de sauvagerie et de férocité ; ce côté animal est tout simplement bluffant ! Et renforcé par les sons des cliquetis des lames, du claquement de la tête-mâchoire ou des pas de course : cette machine une des plus réussies et les plus vénères que j’ai pu voir à ce jour, qui permet des séquences réellement percutantes.
Je n’en dirais pas autant de certains effets visuels inventifs mais pas vraiment maîtrisés, comme la vision subjective de la machine par exemple, très très rigolote.
Si vous n’avez pas encore envie de voir Death machine, peut-être serez-vous conquis par les nombreuses saillies humoristiques très réussies qui ponctuent le film
(l’enlevage de caleçon à la Mister Bean, la scène de la fouille, le multi-joint, la volaille en caoutchouc)
ou par des répliques chocs ou des dialogues bien sentis
(« Holy donuts ! », « Je n’ai pas besoin que tu me sauves, j’ai besoin que tu m’aides » lancée par l’héroïne ou encore l’échange avec le policier d’astreinte).
Derniers arguments pour les récalcitrant·es :
- des flingues géants tirant 12 balles à la seconde pendant 2 minutes, c’est toujours bon à prendre ;
- Chucky dans la peau de Brad Dourif interprétant un génie sociopathe, c’est oui oui oui ;
- tout un tas de petits détails croustillants comme les pointes d’orgues pour marquer les moments dramatiques, les irrésistibles sons de tuba des habillages sonores des appels en visio, la voix étrangement haute de l’intelligence artificielle du bâtiment, « A fugitive features production » nous dit le générique, la surenchère de pétards de la scène d’ouverture et les noms des héros bien évidemment.
- et le propos critique sur les méchantes corporations capitalistes, le militantisme ou l'usage militaire des technologies sont basiques mais efficaces !
Mieux vaut 1000 Death machine qu’1 seul 8 rue de l’Humanité.
Jouez au bingo des clichés avec ce film (49 ingrédients)
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Personnage > Agissement
Chute dans le vide en criant « Aaaaaah ! » - Pique une crise de nerf - Répète une phrase 2 fois - Contre-intuitif | Agit de manière ordinaire dans une situation extraordinaire - Contre-intuitif | Lance une répartie comique incongrue dans un moment dramatique - Fuite | Tombe pendant une fuite à pied - N’importe quoi | Projeté exagérément loin sous l’effet d’un coup de feu... voire d’un simple choc
Personnage > Citation
Interpelle | « Wo-wo-wo-wo-wo ! »
Personnage > Héros ou héroïne
Fibre héroïque | Se sacrifie avec panache - Super pouvoir | Simple blessure au front - Tension | Donne une leçon de courage face à son bourreau
Personnage > Méchant·e
Profil | Capitaliste sans scrupule - Profil | Scientifique démiurge
Personnage secondaire
Conseil d’administration - Flic d’aucun secours - Meute compacte de journalistes
Réalisation
Grammaire | Alternance d’accélérés et de ralentis - Gros plan | Gueule d’un monstre, toutes dents et bave dehors - Gros plan | sur un texte qui est en train d’être tapé à machine - Habillage | Titre qui apparaît en gros à l’écran, accompagné d’un effet sonore - Média | Point de situation par un reportage télé, radio ou presse écrite - Plan | Inserts d’images de caméscope/smartphone/d’écrans de télé/vidéosurveillance - Prend des photos : vue depuis l’objectif + bruit de déclencheur + arrêt sur image - Vue subjective | de menace
Réalisation > Accessoire et compagnie
Ambiance | Portes automatiques qui font « Pshiiiii... » - Intelligence artificielle (de vaisseau) | a une voix robotique - Mur décoré de photos de femmes à poil - Pouet-pouet | Effet pyrotechnique hasardeux - Stylé | Simulation 3D en fil de fer d’un plan ou d’un objet
Réalisation > Audio
Bruit exagéré | Coups donnés lors d’un combat au corps-à-corps - Bruit exagéré | Les épées/cannes/flèches/lances font woosh/cling - Bruit générique | Son de dessin animé : ressort, clochette, etc. - Effet | Lasers qui font « piou-piou », touches d’ordinateurs qui font « pi-pou-pou » etc. - Effet | Son métallique qui accompagne un jumpscare - Woosh | Corporel
Scénario > Contexte spatio-temporel
Tension | Bloqué·e dans un ascenseur
Scénario > Dialogue
Foule en colère - Gémissements, geignements ou cris répétés
Scénario > Élément
Référence grossière à la culture populaire - Titre du film énoncé dans le film
Scénario > Ficelle scénaristique
Cauchemar | Se réveille en hurlant/en sueur/en sursaut - La chatte à Mireille - Retour d’un personnage qu’on croyait mort
Scénario > Situation
Bagarre | Préparation avant une bataille - Police | Encerclement tout flingue dehors - Situation | Topo de couloir
Thème > GI Joe
Ordonne | « Go, go, go ! »
Thème > N’importe quoi
Scientifiquement non prouvé | Physique des matériaux soumise à rude épreuve
Thème > Sexisme hostile à l’égard des femmes
Harcèlement ou agression sexuelle | Culture du viol
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Barème de notation :
- 1. À gerber
- 2. Déplaisir extrême et très limite sur les idées véhiculées
- 3. On s'est fait grave chier
- 4. On s'est fait chier mais quelques petits trucs sympas par-ci par-là
- 5. Bof, bof ; pas la honte mais je ne le reverrais jamais ; y'a des bons trucs mais ça ne suffit pas
- 6. J'ai aimé des trucs mais ça reste inégal ; je pourrais le revoir en me forçant un peu
- 7. J'ai passé un bon moment ; je peux le revoir sans problème
- 8. J'ai beaucoup aimé ; je peux le revoir sans problème
- 9. Gros gros plaisir de ciné
- 10. Je ne m'en lasserais jamais