Death Note fait peut-être partie de ces mangas dont une adaptation délocalisé pourrait ne pas avoir trop d'impact sur la force du récit, tant celui-ci ne possède qu'assez peu d'aspects "japonisants". Malheureusement ce n'est pas cette adaptation par Netflix qui parviendra à rendre honneur à l'oeuvre magistrale que peut être le manga d'Oba et d'Obata.
Avec un changement d'environnement qui ne rend même plus intéressant l'utilisation de ce carnet, la narration se focalise sur un duel entre un protagoniste assez creux et incapable de contrôler ses émotions (et son zizi, vu qu'au final c'est par le biais de l'amour par la première fille qui connaît son nom qu'il se lancera dans sa quête de justice) et un super detective incapable de garder son sang-froid dès que quelqu'un meurt. Les personnages sont inconsistants et l'intellect des deux opposants faisant tout le charme de l'oeuvre d'origine, tant les joutes stratégiques pouvaient atteindre des sommets est ici remplacés par un sentimentalisme bien moins passionnants et un brin trop humain pour en dénicher un quelconque intérêt.
La mise en scène sous tension que les dessins d'Obata parvenaient à transmettre, est souvent remplacée par des effets qui ne font que alourdir le propos, le tout souligné par une musique qui parvient à détruire tout semblant émotionnel des scènes.
Si le film garde une ligne presque cohérente sur son premier tiers, il finit par vite digresser lorsque L commence à péter un plomb, ne parvenant jamais à donner le moindre aplomb à une histoire aussi basique de gendarme et voleur.
Reste le personnage de Mia, qui malgré une évolution en dents de scie possède un certain charme dans son rôle de manipulatrice qui aime flirter avec le danger. Mais la timidité de son écriture rend son personnage trop mou pour avoir un réel intérêt (pourquoi ne pas avoir joué sur une sensualité malsaine à la mort ?).
Et surtout la présence vocale de Willem Dafoe assez impeccable dans le rôle de Ryuk, malheureusement cantonné à des apparitions furtives aux effets immondes et dont le peu d'interaction ne suffirait pas à lui donner de la consistance (on regrettera par ailleurs la neutralité malsaine du personnage d'origine contrairement à cette représentation judéo-chrétienne moisi).
Au final, ce film est une véritable catastrophe, ne réussissant même pas, outre à être une bonne adaptation, à être juste un divertissement intéréssant, posant par moments, les réflexions que pouvaient soulever le manga. A l'instar d'un DragonBall Evolution, ce projet foireux montre une fois de plus l'incompétence des producteurs à créer une nouvelle œuvre basé sur un manga qui a fait ses preuves.