Creeping Death
Nick Hume est un mec super cool, il a deux beaux enfants digne d'une pub pour du dentifrice, une femme belle et quadra en même temps, un job top moumoutte dans une belle tour en verre, une belle...
le 1 août 2011
36 j'aime
7
Un revenge movie recommandé par ce bon Fry, comment refuser ? Que dire, à l'issue des 1h45 de film...si ce n'est que ça tient carrément la route ! Montré par un certain nombre de spectateurs comme une sorte d'apologie de l'auto-défense, je vois davantage ce Death Sentence comme la descente(-ence) aux enfers inexorable d'un père qui recherche en déchargeant sa violence sur ceux qui ont tué son fils, une sorte de paix intérieure. Un soulagement. Quand on voit ce qu'il récolte, je doute que l'idée de départ de James Wan était de dire «allez-y, faites vous justice vous-mêmes, c'est 'achement bien et c'est que du bonheur !»
Le film frappe par sa noirceur et par l'implication de ses acteurs, le brave Kevin en tête. Ce dernier, habité comme rarement, prête ses traits à ce Nick Hume, cadre et père endeuillé qui sombre peu à peu, et je dois dire que j'ai trouvé cela plutôt bien amené, progressif. La transition de bon papa propre sur lui et mari aimant à Bacon adepte du charcutage s'opérera par étapes, dans la douleur. Car le prix à payer pour mener à bien sa petite vendetta sera élevé. Face à lui, on retrouve un Garrett Hedlund épatant, loin de sa transparence (é)Tronienne. A noter la présence de John Goodman - je n'avais jamais remarqué à quel point il pouvait être incompréhensible quand il parlait, c'est l'une des premières fois que j'entends sa voix originale faut dire, je l'aime bien sinon – tandis qu'Aisha Tyler (une habituée de "Lana Archie") et Kelly Preston complètent un casting homogène (exception faite du jeune mioche de Hume, qui finit par agacer rapidement). Si le meurtre initial semble des plus gratuits, les enjeux des uns et des autres prennent ensuite forme au sein d'un récit rythmé et dont la violence s'installera crescendo, jusqu'à un final cru, viscéral, implacable.
Entre deux décharges de shotgun, Wan tente de développer les relations entre les protagonistes, au niveau de la famille, mais également entre le Détective Wallis et Hume. C'est globalement bien fait, quelques maladresses et incohérences mises à part. Vu peu de temps après The Revenant, je n'ai pu m'empêcher de faire le parallèle entre les deux oeuvres. Epoques différentes, contexte différent, réalisation différente. Certes, pourtant les deux films nous narrent avant tout la vengeance d'un père, virant à l'obsession. Là où Iñarritu mise sur le sensationnel et la débauche visuelle et perd parfois de vue le facteur émotionnel, Wan a tout compris et demeure sobre dans sa manière de filmer, exception faite d'une paire d'exercices tel un plan séquence particulièrement réussi et riche en tension. Par ailleurs, le créateur de Saw développe la psychologie de son protagoniste: ce dernier se remet d'abord sur les rails, est d'abord maladroit, puis jamais n'en démord mais prend peu à peu conscience des répercutions de ses actes, et de l'escalade qui finira par mener à l'inévitable : aux morts, et aux remords.
J'ai beaucoup aimé le fait qu'on ne voit pas le meurtre de Billy à la fin mais juste le avant (avec sa magnifique et pragmatique dernière réplique) et après. Ca a le mérite de trancher avec les climax où les antagonistes se foutent des pains ou des balles pendant 20 minutes.
Sans esbroufe, Death Sentence frappe là où ça fait le plus mal : la famille. Le film de James Wan favorise l'empathie pour ses personnages (même certains méchants !) sans pour autant sombrer dans le mélo (oui bon un enterrement sous la pluie et une musique un peu insistante lors d'une séquence triste, ça arrive même aux number Wan !). Pour le reste, y'a pas à dire, quand Bacon a du vague à l'ham, on s'en repaierait bien une tranche !
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Créée
le 5 mars 2016
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9 commentaires
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