A history of violence
Le vigilante movie est-il un genre désuet et / ou passé de mode ? Au cinéma, en tout cas, il n'y a plus grand chose à se mettre sous la dent : A Vif ? Death Sentence ? Homefront peut être ? Et depuis...
le 10 mai 2018
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Ce n'est pas trop dans mes habitudes d'écrire une critique sur un film qui sort en salles, mais celui-ci m'inspire un peu et d'autre part, il n'y a pas tant de critiques sur la fiche.
Bon, la tâche est un peu plus compliquée pour moi parce que je ne peux m'empêcher de comparer avec le film de Michael Winner de 1974, Un justicier dans la ville qui est devenu quasi mythique, qui a lancé la mode du vigilante movie à Hollywood dans les 70's, et qui reste comme un des meilleurs films de Charles Bronson qui avait une grosse popularité à cette époque, c'est clairement un de ses rôles emblématiques.
D'abord, ce remake reprend son titre original et plusieurs situations similaires de base, mais ça n'en fait pas pour autant un stupide copié-collé ; le scénario a été actualisé et joue beaucoup sur les nouvelles technologies qui n'existaient pas en 1974 (internet, portables qui filment, réseaux sociaux, etc), la profession de Paul Kersey est celle d'un chirurgien qui peut se soigner tout seul, alors que Bronson était un architecte, l'action est plus lente, moins brutale je trouve (dans le film de Winner, l'agression des 2 femmes était ultra violente pour l'époque), et là où ça se démarque vraiment, c'est que Bruce Willis cherche avant tout à assouvir sa vengeance en essayant de retrouver les agresseurs, alors que Bronson versait carrément dans le trip du justicier limite facho qui passait la serpillère à racaille, en se contentant de tuer au hasard des petites raclures et autres voyous qui l'emmerdaient, et il en dégommait un paquet. Je trouve que cette approche est bénéfique, car le film repique le concept dans le fond mais s'en écarte par la forme.
Autre argument, c'est que dans les années 70, la criminalité et la petite délinquance étaient telles, que la mode du vigilante rappelait les vieilles valeurs du Far West où chacun avait son arme et faisait sa loi, et peu de gens trouvaient à redire, ce que faisait Kersey était perçu comme une oeuvre de salubrité publique, ça débarrassait les rues. De même que Kersey-Bronson savait se servir d'une arme, il avait fait le Vietnam, et recevait un pistolet de cowboy en cadeau par un client lors d'un séjour en Arizona, c'est ça qui le déterminait à devenir le justicier, alors qu'ici, on a un Bruce qui s'y prend comme un manche et qui n'y connait rien, mais avec internet, il apprend vite.
C'est donc un polar relativement violent qui est plaisant, sans être transcendant (Bruce est loin de son rôle de John McClane), adroitement réalisé et qui prend un peu plus son temps, sans ennuyer, en plus le casting est très correct avec Vincent d'Onofrio en frangin (encore un détail qui se démarque, l'autre Kersey n'avait pas de frère et se démerdait tout seul comme un grand), Dean Norris en flic soupçonneux, et Elizabeth Shue qu'on ne voyait plus guère, dans le rôle de l'épouse de Kersey. Un bon divertissement, mais un film assez anecdotique dans la carrière de Willis, en même temps, je préfère le voir dans un film comme ça plutôt que dans G.I. Joe et sa flopée de films d'action ringards qui sortent en DTV.
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Créée
le 19 mai 2018
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